Mystères de Lisbonne

Raoul Ruiz

L'histoire

Un enfant dans un pensionnat se pose des questions sur ses parents qu'il n'a jamais vu. Le prêtre qui veille sur lui détient peut être la vérité ?

Avec

Adriano Luz, Maria Joao Bastos, Ricardo Pereira, Clotilde Hesme, José Afonso Pimentel, Joao Luis Arrais, Albano Jeronimo, Joao Baptista

Sorti

le 20 octobre 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le fleuve dans le boudoir

 

 

La publicité est mensongère… elle parle d’un "tourbillon permanent d’aventures et de mésaventures, de coïncidences et de révélations, de sentiments et de passions violentes, de vengeances, d’amours contrariées et illégitimes dans un voyage mouvementé à travers le Portugal, la France, l’Italie et le Brésil…" On s’imagine dans un véritable feuilleton fantastique, plein de bruit et de fureur, avec des personnages rivalisant d’audace et d’actions héroïques, traversant des pays en tous sens, et puis la lumière si particulière de Lisbonne, un menu bien alléchant…
Mais les aventures et l’action se concentrent sur deux scènes, une embuscade basique en forêt, avec une vingtaine de figurants tout au plus (pour relater un fait d’armes de la campagne napoléonienne, c’est tout de même bien léger), et un duel au fleuret parfaitement ridicule (il donne l’impression d’un cours d’escrime pour débutants…). Ah si, j’oubliais, il y a un incendie : filmé de loin en plan fixe, on ne voit pas une seule flamme, seulement des lueurs orangées et un homme en extrait une femme dans une robe blanche immaculée, sans une seule trace de brûlure. On n’est donc pas dans l’aventure, mais dans une espèce d’imagerie cheap qui est censée donner l’impression d’un tourbillon, mais tout cela n’est que du théâtre, pardon du cinéma, c’est pour de faux… La plupart des scènes se passent dans des salons, des boudoirs, des chambres (non, pas de scène d’amour, aucune sensualité, désolé), quelques jardins… et en guise de voyage, un château pas terrible pour représenter la France, la chambre d’une auberge qui fleure bon le studio pour montrer (mais quoi ? on ne voit rien !) Venise, et pour le Brésil, c’est de la mythomanie pure (un personnage dit y être allé, et rien d'autre). Quand à Lisbonne, quelques azulejos, un palais minable et c’est tout…
Quatre heures trente de dialogues qui renvoient régulièrement à d’autres dialogues ayant eu lieu des années auparavant (…si tu savais, je vais te raconter pourquoi la marquise de bidule-chose veut se venger, mais avant il faut que tu comprennes de qui tu es le fils…), c’est un peu long. Voire même très long. On peut aller, ne chipotons pas, jusqu’au démesurément long. On se demande ce qu’ont pu faire les spectateurs à Monsieur Raoul Ruiz pour qu’il leur inflige une telle épreuve… et ce n’est que la promesse de voir la pimpante Léa Seydoux au bout de trois heures de film qu’on tient sur son siège jusqu’au bout. Pourtant, le récit couché sur le papier devait avoir belle allure, avec effectivement pas mal de rebondissements, de sentiments exacerbés, de révélations… mais tout est plat, sans saveur, sans contrastes. On apprend ensuite que l’ensemble est destiné à la télévision, tronçonné en épisodes. Ça ne fait que confirmer ma conviction : le bonheur n’est pas dans le petit écran…

 

 

 

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire