Elle est charmante et désuète,
cette vision de Paris, très américaine, pas très
loin de celle de Woody Allen dans son très touristique "Minuit
à Paris". Il s'y joue une histoire qui se veut très
française par son contexte (le Viager, principe sans doute
absurde pour la plupart des Américains), psychanalytique
dans son traitement (le poids du passé qui entrave la vie
présente), romantique du point de vue de son déroulement
(l'Amour entre deux êtres que tout oppose).
Plutôt bien joué, le film est un assez joli catalogue
de clichés, sur les Américains indélicats qui
s'adoucissent au contact des Européen(ne)s, sur les Françaises
farouches au début et un peu moins ensuite, sur la douceur
de vivre du Paris historique, et sur bien d'autres aspects encore...
pas désagréable, mais très attendu : on sait
dès la première minute ce qu'il adviendra de la relation
entre les deux personnages qui commencent par se détester,
on comprend très vite que l'Américain venu pour repartir
est finalement bien parti pour rester. Finalement, ce qui semble
le plus intéressant, c'est ce que renferme l'inconscient
des protagonistes, qui savent beaucoup de choses sans vouloir se
l'avouer. On assiste à la découverte de ce passé
enfoui, sans beaucoup de surprises, certes, mais avec suffisamment
de fausses pistes, de revirements et de complications pour que le
chemin vers une vérité apaisante au bout du compte
puisse, sinon captiver, au moins prendre le spectateur par la main
et le conduire jusqu'au dénouement sans qu'il s'ennuie.