Mr Holmes est un vieil homme,
ayant abandonné ses enquêtes. Il ne côtoie plus
le docteur Watson, mais une dame et son fils. La dame lui sert de
gouvernante, le fils d'aiguillon pour sa mémoire. Car bien
plus qu'une véritable enquête, le film parle de la
perte, y compris celle de la mémoire, avec tout ce que cela
représente. Le personnage, joué avec roublardise et
une évidente jouissance par Ian McKellen, n'a plus toute
sa superbe, et navigue à vue entre son prestige déchu
et une humilité peut-être un peu forcée mais
qui attire de la compassion. La quête d'un souvenir en entraine
une autre, et peu à peu se déroule sous nos yeux quelque
chose qui a plus à voir avec une auto-psychanalyse (si cela
est possible ?) qu'avec une recherche de la vérité,
celle-ci se révélant forcément décevante,
comme la plupart des vérités et surtout celles dont
on ne sait pas très bien quoi faire. Le scénario n'est
pas si attendu, sauf sans doute par ceux qui ont lu le roman dont
il est adapté. Il réserve son lot de surprises, d'émotions
et de réjouissances. La mise en scène est classique,
respecte l'histoire, sans non plus la transcender.
