Mother *

Joon-ho Bong

L'histoire

Une femme élève son fils unique Do-joon qui est sa seule raison d'être.
A 28 ans, il est loin d'être indépendant et sa naïveté le conduit à se comporter parfois bêtement et dangereusement ce qui rend sa mère anxieuse.

Avec

Won Bin, Kim Hye-Ja, Jin Ku

Sorti

le 27 janvier 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Délicieusement glauque

 

Après "The Host", qui mettait en scène une famille passablement déjantée aux prises avec un monstre, Joon-ho Bong réduit la cellule familiale à un duo mère fils, aux relations troubles et particulièrement déséquilibrantes. Le fils est un simple d’esprit, ayant quelques éclairs de lucidité douloureuse, englué dans de fausses certitudes, doté d’un raisonnement proche du néant. Ce fils est malgré tout adoré par sa mère, toute puissante, castratrice, un cauchemar de mère tel qu’Almodovar n’oserait même pas l’imaginer…
Sur ce duo s’accumulent les ennuis, dus à quelques fréquentations douteuses et activités pas très légales, jusqu’à ce qu’un cadavre de jeune fille soit découvert et que l’on accuse le fils. Comme le meurtre n’est pas montré, le spectateur peut tout imaginer, sauf s’il est habitué à ce genre de fausses énigmes : la solution risque d’être prématurément éventée…
Le scénario est donc honorable, mais pas génial ; tout l’intérêt du film réside dans sa mise en scène, privilégiant une ambiance glauque à souhait, sombre jusqu’au malaise, même si tout cela s’apparente à une sorte de jeu morbide et immoral. Les deux personnages sont repoussants, et pourtant l’ensemble est prenant, parfois fascinant, avec une caméra presque toujours mobile (scène d’ouverture sur la "danse" de la mère dans le pré incroyablement gonflée : cette femme est tout sauf attirante, attifée de façon inimaginable, la démarche est mal assurée, cahotante, les mouvements de caméra en rajoutent dans l’aspect déstructuré de la séquence, et pourtant le spectateur est happé, stupéfait).
Moins spectaculaire et flamboyant que "the Host", cette "mother" confirme, s’il en était besoin, tout le talent de ce metteur en scène, à l’humour d’un noir d’encre.

 

 

 

 

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