Moscow, Belgium **

Christophe Van Rompaey

L'histoire

Abandonnée par son mari qui l'a quittée pour une femme deux fois plus jeune, Matty (41 ans) vit avec ses trois enfants à Moscow, un quartier populaire de Gand.
Sur le parking d'une grande surface, sa voiture se fait accrocher par le camion de Johnny (29 ans), séparé de son ex-femme.
Ce banal accident va pourtant bouleverser l'existence de Matty.

Avec

Barbara Sarafian, Jurgen Delnaet, Johan Heldenbergh, Anemone Valcke


Sorti

le 19 novembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le cœur de Matty







Il y a des petits films qui vous imprègnent durablement, dont les personnages ou l’histoire (et parfois les deux) ont une certaine grandeur, et qui par leur proximité, leur simplicité, leur naturel, donnent à l’ensemble une dimension universelle, de l’ordre de la tragédie quotidienne, de la comédie de la vie.
Moscow Belgium, dont le titre français est probablement un clin d’œil à Paris Texas, a la modestie propre aux "petits", et le parfum des grandes œuvres.
Le personnage de Matty vit en Belgique, dans un quartier populaire sans être "sensible", mais l’histoire pourrait aussi bien se dérouler dans n’importe quel pays d’Europe. Ce qui lui arrive est, somme toute, relativement banal, sa façon de réagir aux événements et aux émois du cœur paraît extrêmement naturelle, sincère, intégrant les incongruités propres à la vraie vie.
Mais cette universalité pourrait être ennuyeuse (après tout, on vient aussi au cinéma pour se changer les idées, pas pour voir sa vie ou presque) si la mise en scène, sous un abord très modeste, ne donnait à l’ensemble une dimension plus spectaculaire qu’il n’y paraît, au sens basique du terme : la caméra, très mobile, fait entrer le spectateur au cœur des échanges, tout en parvenant à se faire oublier ; le montage alterne des scènes de comédie formidablement rythmées, aux dialogues percutants, drôles, incisifs, avec aussi des instants creux, contemplatifs mais essentiels. Quand les rapports humains se tendent, lorsque le propos devient pus grave, il n’y a aucune perte d’énergie, et l’humour est toujours là, en filigrane.
Côté interprétation, l’actrice principale, Barbara Sarafian, est tout simplement géniale, inventant sans cesse, jouant tous les sentiments avec ici un demi-sourire (le changement d’expression dans l’ascenseur est un petit bonheur), là une réplique vacharde lancée à froid, plus loin un regard qui vous laisse à terre, en petits morceaux... Auréolée d’une crinière blonde, elle est tour à tour revêche, attendrissante, ménagère aigrie, amoureuse extravagante…
Elle est entourée de seconds rôles un peu plus convenus, mais l’adolescente trop mûre, les deux hommes adolescents attardés, la collègue de boulot confidente, tous sont là pour la mettre en valeur, et ils y parviennent fort bien.
Au final, on ne peut pas dire que c’est un grand film, mais cet ovni belge entre dans la catégorie des petits bijoux, dont la vision vous donne un supplément d’âme, un espoir de vie meilleure, une chaleur, là, au niveau du cœur…

   



Vos commentaires

Voilà mon coup de cœur à partager… ou pas.
Merci à M. Paul Fort et à Barbara Sarafian(Matty) et ChristopheVan Rompaey(réalisateur)

Le bonheur est au ciné
Cours-y vite, cours-y vite
Il va filer.
Si tu veux en profiter
Cours-y vite, cours-y vite
Va au ciné.
Le bonheur est en Matty,
Son visage ravagé et son corps désespéré
Cours-y vite, il va filer.

Le bonheur est dans Vera, ado excellemment jouée
Des dialogues parfois acides plus qu’acidulés
Réalistes, décalés mais surtout vrais.
Le bonheur est dans la petite sœur « le messager »
Dans un garçon rêveur et secret
Dont le regard peut vous retourner.
Le bonheur est dans l’ascenseur, un sourire de Matty
Le désir inavoué et l’intérêt réveillé
Cours-y vite, il va filer.
Le bonheur est dans la vie retrouvée
Le désir et le plaisir affichés
Matty au bord de la voie ferrée…
Cours-y vite, cours-y vite, va au ciné
Voir Moscow, Belgium !
Ce fut donc un bonheur d’une soirée
Après avoir souri, ri et un peu pleuré
Je suis sortie de la salle toute remuée !
Ne voulant pas que ça soit déjà passé,
Une 2ème fois , 3 jours plus tard, j’y suis retournée !


Isabelle M. 24 novembre 2008

 

 

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