La mort de Staline

Ah ah ! Staline est mort ! Mort de rire ! Staline, vous voyez ? Un type plutôt cool, qui fait des bonnes blagues avec ses vieux potes tremblant de peur à chacune de ses phrases ambiguës… Les vieux potes se réunissent donc autour de son cadavre, et discutent le bout de gras pour savoir qui va reprendre le flambeau. Des bons gars, ces potes-là, Beria, Malenkov, Khrouchtchev et autres (presque) vieillards prêts à tout pour avoir une part du pouvoir et ne pas se retrouver avec une balle dans la tête… C'est une belle idée de faire de la succession de Staline une comédie noire et rose, amère et burlesque, même si la dérision constante peine parfois à faire avaler les horreurs, qu'elles soient montrées ou suggérées. C'est de l'humour anglais, les acteurs s'en donnent à cœur joie dans la démesure et l'outrance en faisant semblant de garder une retenue toute britannique. Cela pourrait être, comme le clame l'affiche, la "comédie anglaise la plus drôle depuis des années". Mais il y a un énorme problème de langue. Tous les personnages, russes, parlent… anglais. Et c'est rédhibitoire pour la crédibilité. Même si le film ne cherche pas à l'être (crédible), même si la comédie passe au premier plan, la mention "inspiré de faits réels" n'est pas là pour rien, de nombreux évènements historiques sont relatés tels quels. La langue anglaise donne un aspect artificiel, comme une succession de sketches télévisuels.