Moonwalkers *

Antoine Bardou-Jacquet

L'histoire

Juillet 1969, Tom Kidman, l'un des meilleurs agents de la CIA de retour du Vietnam, est envoyé à Londres pour rencontrer Stanley Kubrick et le convaincre de filmer un faux alunissage au cas où la mission Apollo 11 échouerait. Kidman ne trouve pas Kubrick, mais il tombe sur Jonny, le manager raté d'un groupe de rock hippie. Tout les oppose, mais ils n’auront pas d’autre choix que de travailler ensemble, remplacer Kubrick, tromper la CIA, éviter (ou pas) les drogues hallucinogènes et sauver leur vie en montant la plus grosse supercherie de l’histoire.

Avec

Ron Perlman, Rupert Grint, Robert Sheehan, Eric Lampaert, Erika Sainte, Tom Audenaert

Sorti

le 2 mars 2016


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Folie furieuse

 

Voici un joyeux délire, une comédie qui parle des névroses américaines mais traversée par un humour anglais assez renversant, réalisée par un français dont personne n'a jamais entendu parler, ou presque (il a tourné quelques publicités plutôt spectaculaires). Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître. Hommage à Kubrick, récit halluciné, personnages un peu irréels qu'on dirait sortis d'un film d'animation fabriqué sous acide… Partant d'une idée à moitié absurde (mais seulement à moitié, les théories de complot sur un vrai-faux alunissage d'Apollo 11 sont assez nombreuses…) et jouant avec les peurs typiques des Américains, le film navigue entre un aspect très spectaculaire et un bricolage digne des frères Lumière. L'histoire elle-même se perd un peu en route, surtout lorsque le tournage du faux alunissage doit aussi passer pour un opéra-rock, mais c'est l'occasion de basculer dans une sorte de folie furieuse, complètement illuminée, qui permet de se faire côtoyer des visions psychédéliques poussées au maximum et de la violence extrême, tellement extrême qu'elle en devient hilarante.
C'est un peu comme si un créateur des années 70 avait pu tourner avec les moyens d'aujourd'hui. On y sent une grande liberté, un affranchissement des codes de narration et une négation du politiquement correct, avec une apologie pas si discrète que ça des drogues diverses et variées, pétards, champignons et acides. C'est plein de couleurs, d'explosions, de pétages de plombs et d'éclats de rire. La scène où deux allumés en scaphandre essayent de faire croire, avec tout le sérieux dont ils sont capables, qu'ils sont sur la Lune, sous les yeux de quelques responsables atterrés, effarés, désespérés, est un régal. Et pour peu que vous soyez dans une salle de cinéma où les rires partent en cascade, vous aurez bien du mal à résister à l'hilarité générale…
Antoine Bardou-Jacquet, s'il confirme par la suite, entre de plein pied dans le cercle des cinéastes fous, aux côtés des frères Coen, de Michel Gondry ou de Wes Anderson.

 

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