Des nouvelles du Mexique… 
              et elles ne sont pas bonnes. 
              Pourtant, la famille montrée ici n'est pas dans la misère, 
              elle a même les moyens de se payer une assurance médicale. 
              Mais devant le refus d'un médecin de la compagnie d'assurance 
              d'octroyer un nouveau traitement pour son mari malade, la femme 
              va sortir de ses gonds, parce qu'elle n'a plus rien à perdre, 
              cependant sa révolte n'a pas le caractère héroïque 
              attendu dans ce type d'histoire, qui mêle le social au thriller. 
              Les personnages ne sont pas des lieux communs, ils ne sont pas tout 
              noirs ou tout blancs, les responsabilités du désastre 
              sont partagées (avec une grande part pour la compagnie d'assurance, 
              tout de même), et du coup les situations et les réactions 
              des différents protagonistes paraissent très crédibles. 
              
              L'organisation du récit est minutieuse, fortement contrastée, 
              éclairant volontairement certains aspects, en laissant d'autres 
              dans l'ombre. La façon d'évoquer le procès 
              qui s'ensuit est formidablement simple, d'une efficacité 
              redoutable, quelque chose qui a à voir avec le théâtre, 
              mais un théâtre du réel. 
              L'ensemble, hormis la durée, fait penser aux belles heures 
              du cinéma roumain, dans la manière de décortiquer 
              les scènes, d'en montrer le maximum : tous les détails 
              comptent et l'on est à la fois horrifié par l'engrenage 
              implacable des faits qui font glisser un conflit d'intérêts 
              vers la tragédie et admiratif de la mise en scène, 
              magistrale.