C'est une histoire d'amour. Un
amour comme une drogue. Une femme attachée à un homme
et qui sait que cette attache lui est néfaste, mais elle
y revient, encore et encore.
La rencontre est belle, racontée comme dans une comédie
romantique pleine de peps, drôle et pourtant déjà
un peu inquiétante, avec un homme charmeur, qui dit à
la femme des choses auxquelles on ne peut pas résister. Elle,
elle sait pourtant qu'il lui ment, elle le sent mais se voile la
face, elle veut y croire. Tout cela est superbement bien joué,
avec un semblant de liberté dans la manière de filmer,
de cadrer, de suivre les acteurs au plus près. Puis les choses
se gâtent, imperceptiblement d'abord, puis de façon
manifeste. L'amour comme une drogue, un enfer permanent et quelques
gouttes de bonheur auxquelles la femme se raccroche, comme des bouées,
des bulles d'espoir. Mais à partir de là, le film
patine, tourne en rond, se mord la queue, finit par s'auto parodier,
comme lorsque la femme se met à crier sous la pluie. On n'y
croit pas moins, mais toutes les scènes parviennent à
se ressembler, passant du rire aux larmes, et vice versa. C'est
toujours aussi bien filmé et bien joué cependant le
décrochement est possible, on attend en vain quelques surprises,
quelques bouleversements dans l'inexorable descente vers l'enfer.
Cassel et Bercot sont incroyables, Louis Garrel aussi : il est drôle,
vraiment, avec un humour froid qui lui va très bien.