Mon âme par toi guérie **

François Dupeyron

L'histoire

Frédi a perdu sa mère. Cette dernière lui a transmis un don, dont il ne veut pas entendre parler. Mais il se trouve peu à peu contraint de reconnaître que ses mains guérissent... Il s'interroge. D'où vient ce don ? Qu'importe, il l'accepte...

Avec

Grégory Gadebois, Céline Sallette, Jean-Pierre Darroussin, Marie Payen, Philippe Rebbot

Sorti

le 25 septembre 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Question d'âme

 

C'est un homme qui dit pardon. Pas à tout bout de champ, pas à n'importe qui. Mais il le dit souvent. Il dit pardon parce qu'il sent qu'il y a quelque chose à réparer, parce qu'il croit être responsable de certaines douleurs. Ça n'est pas si courant que cela, un homme qui dit pardon. Et qui finit par réparer.
Grégory Gadebois (énorme, christique et pourtant d'une telle humanité…) joue cet homme, à la présence massive, un peu comme Olivier Gourmet, de la rondeur tranquille en apparence mais d'une fragilité de verre à l'intérieur. Le sourire rare, se voyant lui-même comme un être à part… l'amour, comment savoir, on n'est pas tout à fait pareil, dit-il à un ami lorsque celui-ci lui demande ce qu'il en est, a-t-il été amoureux ? Cet homme, c'est Frédi, un guérisseur comme il existe des personnes qui apaisent les brûlures… mais chez lui, les choses vont plus loin. On peut remiser son scepticisme, le sujet du film n'est pas là. Qu'il soit guérisseur, médecin ou sorcier, c'est surtout un homme qui peu à peu comprend qu'il peut sentir la douleur chez l'autre.
Il serait tout seul dans cette révélation, cela ne mènerait à rien ou à pas grand-chose. Mais les personnages qui l'entourent, incarnés par Marie Payen (sans fard, terriblement touchante), Philippe Rebot (la gouaille hallucinante !) et surtout Jean-Pierre Darroussin (joyeusement acerbe, faussement aigri…) font tous le poids en face de lui, socialement et sentimentalement. Céline Sallette semble un peu en retrait (peut-être un peu trop de mystère ?), elle doit forcer le trait pour exister.
La mise en scène s'attarde, insiste, creuse les rapports entre les personnages, la caméra tourne autour d'eux, les approche au plus près en jouant avec la lumière, aveuglante parfois, elle paraît parfois venir de l'intérieur des acteurs. Les dialogues semblent absolument naturels, il y a des colères et des douceurs, des mots qui jaillissent comme s'ils venaient d'être inventés. Rarement une œuvre n'aura aussi bien porté son titre, où il est question d'âme… Le film en a une, de toute évidence. On peut aimer ou détester, on en sort pas tout à fait le même que deux heures avant. Magnifique.

Pas encore de commentaires pour ce film

 

Envoyez votre commentaire