Alignement de clichés,
plutôt décoratif (les deux jeunes filles sont jeunes
et jolies) mais d'une productivité assez incroyable. Clichés
sur les pères avec leurs filles, sur les parisiens en dehors
de Paris, sur les adolescentes et leurs portables, sur les filles
avec leurs pères, sur la Corse, sur les Corses (c'est effroyable,
indécent, pitoyable), sur les pères corses, sur les
beaux mecs, sur les vieux beaux… Vous me direz, les clichés
ont forcément une part de vérité. Oui, mais
en les alignant avec une telle obstination, c'est aller au devant
de la catastrophe du point de vue de la crédibilité.
Tout est donc terriblement prévisible, et une fois les situations
posées, on n'en bouge plus. Aucune ambiguïté,
aucun doute, aucune subtilité.
Parfois, cela se veut drôle. Et d'ailleurs, on se surprend
à sourire, deux ou trois fois. C'est un peu léger,
si c'est une comédie.
Parfois, cela se veut dramatique. Et d'ailleurs, on se demande,
une ou deux fois, si le fusil ne va pas servir pour autre chose
que faire peur aux cochons sauvages. C'est aussi un peu léger,
si c'est un drame.
Finalement, le film n'est que ce qu'il est, une fabrique de clichés
très efficace, mais sans une once de créativité.
Deux ou trois scènes surnagent de l'ensemble, par la grâce
des comédiens qui font ce qu'ils peuvent, mais sans faire
de miracles non plus.