C'est du grand spectacle, avec
une multitude d'effets spéciaux, destinés à
donner vie à des personnages effrayants ou merveilleux, et
parfois les deux en même temps. Le film fait la part belle
à cet aspect divertissant, plutôt bien réussi.
On se régale devant toutes les trouvailles pour rendre les
enfants vraiment très particuliers, un peu "freaks",
un peu super héros potentiels. Ils ne sont pas seulement
étranges physiquement, ils ont aussi des pouvoirs extraordinaires,
assez pratiques pour se tirer de tous les mauvais pas que le scénario
leur inflige. C'est d'ailleurs un peu le point faible du film, ce
faux suspense de leur survie face aux monstres qui les poursuivent,
ainsi que l'absence de raison qui justifierait l'acharnement des
affreuses choses à vouloir s'en prendre à ces enfants…
Cette relative faiblesse du récit ne gâche cependant
pas tout le plaisir enfantin qu'on peut avoir lors de la vision
de toutes ces merveilles visuelles, qui tirent vers le lumineux
avec quelques pointes sombres, sans doute trop peu nombreuses pour
un public adulte habitué aux ambiances étranges et
inquiétantes tissées par Tim Burton. Ici, le cœur
de cible est bien l'enfance, l'ambiguïté n'est pas de
mise, les méchants ne sont pas gentils, les gentils ne sont
pas méchants, et malgré la très grande classe
d'Eva Green qui pourrait parfois avoir un faux air de Maléfique
la reine de la Belle au bois dormant, et la perversité malicieuse
et pleine d'humour de Samuel L. Jackson en chef des affreux, il
n'y a pas de surprises, de traîtres bien cachés, de
revirements inattendus. C'est en fin de compte une splendeur un
peu trop sage…
