Le film est à l'image
de son titre, faussement énigmatique ? Lors du déroulement
du générique, on apprend que ce "Miroirs n°
3" est le morceau de piano que joue le personnage principal.
Ah bon. Cela ne me semble pas très central. Mais il faut
sans doute voir du côté du "miroir", le reflet
d'un personnage disparu dans l'image que donne la jeune femme à
la famille qui l'a recueillie. Un peu surligné, alors.
Il y a une ambiance étrange qui nimbe le film de bout en
bout, et qui pourrait s'expliquer par des ambiguïtés
surnaturelles, un fantôme, des rêves, un retournement
de la réalité. Mais non, rien de cela, tout est expliqué,
du début à la fin. A moins que… à moins
qu'on ait voulu laisser planer un suspense sur la disparition d'un
personnage et la tristesse qui plombe la famille (le père,
la mère, le fils), et alors c'est totalement raté,
on comprend très vite ce qu'il en est. Ou bien les deux dernières
séquences (la famille en noir qui déjeune, la jeune
femme qui rentre chez elle) cachent-elles des choses ? Et alors
c'est aussi totalement raté, car ce qui serait caché
le serait trop bien, et le spectateur serait exclu de la compréhension
de ces deux épilogues. Ou bien, rien n'est caché et
le suspense est éventé volontairement : le film ne
serait donc que ce qu'il veut bien montrer : un récit un
peu appuyé de reconstructions mutuelles, pas si bien joué
que ça, dans une campagne qui ne fait pas rêver, exempt
de poésie et d'instants contemplatifs. Un cinéma un
peu laborieux.