Michael Kohlhaas *

Arnaud des Pallières

L'histoire

Au XVIème siècle dans les Cévennes, le marchand de chevaux Michael Kohlhaas mène une vie familiale prospère et heureuse. Victime de l'injustice d'un seigneur, cet homme pieux et intègre lève une armée et met le pays à feu et à sang pour rétablir son droit.

Avec

Mads Mikkelsen, Mélusine Mayance, Delphine Chuillot, Bruno Ganz, Denis Lavant, Roxane Duran, David Bennent

Sorti

le 14 août 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Austérité efficace

 

Voici un film à la juste hauteur de son personnage. Profond, beau, serein le plus souvent, et…austère. La nouvelle dont il est adapté se passe en Allemagne et le réalisateur a choisi les Cévennes pour situer son récit mais le contexte protestant est toujours là, malgré ce changement de décor. Les choix radicaux de mise en scène mettent en valeur la nature environnante, hostile ou magnifique, appelant à la contemplation et à l’humilité. L’histoire qui s’y déroule est universelle, elle parle de justice et de son contraire, des privilèges des puissants, de vengeance, d’amour, de religion et de la peur que Dieu peut inspirer. On se perd parfois dans les méandres du récit, les ellipses temporelles et la manière de filmer les scènes d’action ne contribuent pas à une compréhension pointue de tout ce qui se passe. Pourquoi, tout d’un coup, Michael Kohlhaas se retrouve-t-il face à ce religieux qui semble bien être Luther ? Qui est cette princesse qui semble régner sur la région ? Comment le jeune Baron parvient-il à s’échapper du château lors de la première attaque ? On a beau être loin d’un style académique qui donnerait toutes les clés, on en vient parfois à se poser trop de questions sur le récit lui-même. Cette réserve mise à part, le film force l’admiration, Mads Mikkelsen est impressionnant de présence, de charisme, de force tranquille. Le rythme de l’ensemble a quelque chose de fascinant, on met un certain temps à retourner à la vraie vie lorsque la projection se termine, le velib que l’on emprunte alors a des airs chevalins, on se prend à regarder le monde qui nous entoure avec un air altier, et la chaîne rouillée fait clitipiclop, clitipiclop… Chapeau, Monsieur Arnaud des Pallières, de nous immerger à ce point dans cet univers, sans pour cela recourir à des effets spéciaux hallucinants ou à une foule de figurants. Le bruit du vent, le regard d’acier de Mads Mikkelsen, la force des mots… tout cela suffit !

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