Mia Madre

Nanni Moretti

L'histoire

Margherita est une réalisatrice en plein tournage d’un film dont le rôle principal est tenu par un célèbre acteur américain. À ses questionnements d’artiste engagée, se mêlent des angoisses d’ordre privé : sa mère est à l’hôpital, sa fille en pleine crise d’adolescence. Et son frère, quant à lui, se montre comme toujours irréprochable… Margherita parviendra-t-elle à se sentir à la hauteur, dans son travail comme dans sa famille ?

Avec

Margherita Buy, John Turturro, Giulia Lazzarini, Nanni Moretti, Beatrice Mancini

Sorti

le 2 décembre 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Tout sur ta mère

 

Mais de quelle mère parle-t-on ?
De la mère alitée, à l'hôpital, malade, en "fin de vie" comme on dit, pour éviter le terme "mourante" ? De la fille de cette mère, elle-même mère d'une jeune fille qui peut-être un jour deviendra elle aussi, mère ? De la mère éternelle, celle que l'on rêve, celle qu'on fantasme, celle qu'on adore ou bien celle qu'on hait parce qu'elle nous fait ou nous a fait tant de mal…
Qui parle, dans ce récit signé Moretti, mais qui lui-même incarne à l'écran un personnage bien loin de ce qu'il est, tout en douceur, sérénité, compréhension, compassion…? La sœur réalisatrice, qui partage donc avec lui la même mère, celle qui porte les questions, les doutes, les errances, les contradictions…? Ce pourrait être alors, "notre mère" ?
Et le spectateur, dans tout ça ? Lui aussi a une mère. Et il ne peut pas ne pas y penser. Pour se dire que par bien des aspects, il s'y retrouve, dans cette attente de la disparition. Mais qu'aussi, il en est bien loin, parce que sa mère a lui, n'est pas comme cela, et encore moins comme ceci…
Difficile de ne pas faire abstraction de sa propre expérience, et encore, je ne parle pas des personnes qui sont mères elles-mêmes et qui iront voir cette Madre-là.
Le film fait se succéder des scènes plutôt banales et attendues au vu du sujet, quelques unes aussi plutôt drôles (celles avec John Turturro, surtout) et d'autres très étonnantes, entre onirisme, rêve et fantastique, comme cette longue file d'attente pour une œuvre de Wim Wenders, d'où sortent des personnages qui s'adressent à la réalisatrice. C'est parfois fellinien, voir almodovarien, ou iconoclaste, et parfois allant chercher du côté du pathétique pour tirer quelques larmes. Faussement modeste, l'ensemble peut émouvoir terriblement, faire écarquiller les yeux de tant de splendeur mais peut aussi agacer très fortement.

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