Mes provinciales *

Jean-Paul Civeyrac

L'histoire

Étienne monte à Paris pour faire des études de cinéma à l’université. Il y rencontre Mathias et Jean-Noël qui nourrissent la même passion que lui. Mais l’année qui s'écoule va bousculer leurs illusions…

Avec

Andranic Manet, Gonzague Van Bervesselès, Corentin Fila, Sophie Verbeeck, Jenna Thiam, Nicolas Bouchaud, Diane Rouxel, Charlotte Van Bervesselès

Sorti

le 18 avril 2018


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Comme une carte du tendre contemporaine

 

Nombriliste, bavard, élitiste (en particulier dans le discours sur le cinéma), c’est le film qui a tout pour plaire aux addicts des journaux dit intellectuels (Le Monde, Télérama, les Cahiers du cinéma, etc), dépourvu de couleurs, plein de références littéraires... une vraie source d’ennui, alors ? Eh bien non, pas du tout, et en cela c’est déjà une surprise ! Le personnage principal, un provincial débarquant à Paris plein d’espoirs et d’illusions, est un cliché sur pattes, tout comme les deux amis qu’il s’y fait, l’homo (un peu) amoureux de lui toujours prêt à aider, d’une gentillesse à toute épreuve, et l’exalté radical, instable, épuisant, alternant l’ombre et la lumière... Il en est de même des personnages féminins, les « provinciales » du titre, celle qui est restée en province et qui l’attend, et toutes celles qu’il rencontre à Paris et avec qui il a des histoires amoureuses, traçant une sorte de carte du tendre contemporaine. Mais ces clichés ont l’intelligence et le charme de ne pas persister, d’aller vers des parcours inattendus, et surtout de parvenir à nous les rendre attachants, en jouant sur un savant équilibre entre une écriture ciselée et une interprétation très naturelle. Quelques scènes sont des petits bijoux, comme ce baiser venu de loin, dans la pénombre, d'une délicatesse toute douce… Certes, tous ces personnages ne sont pas représentatifs de la société française, ni même de la population estudiantine, ils sont juste une petite poignée, avec chacun une vie presque ordinaire, mais leurs échanges, confrontations, osmoses parfois, ont quelque chose de très particulier et donc très universelle parce que crédible. Ils écoutent plus souvent du Bach ou du Mahler que du rap ou Madonna, on les voit plus avec un bouquin à la main qu’un téléphone portable, leurs sujets d’engueulade sont plus en rapport avec la façon de faire du cinéma qu’avec toute autre chose, mais c’est probablement pour cela qu’on les aime, avec leurs petites trahisons, leurs mélancolies, leurs errances, leurs passions...

Et merci à Laurence C pour le conseil !

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