Le titre (anglais, pour un film
chinois, ça devient une habitude…) pourrait se traduire,
avec beaucoup de largesse, par la mémoire amoureuse, ou les
souvenirs de l’amour, ou même, que reste-t-il de nos amours…
Une femme ayant perdu une partie de sa mémoire à la
suite d’un accident se croit revenue trois ans en arrière,
sur le point de rompre avec son petit ami et de tomber amoureuse de
son mari actuel, encore assez loin d’entamer une relation extra-conjugale.
Le mari, sachant tout cela, tente de restaurer et de préserver
ce qui peut l’être. Etant toujours amoureux de sa femme,
il ira assez loin dans ses actes et les révélations
à sa femme, à qui la mémoire revient de façon
très parcellaire…
Sur cette base scénaristique plutôt intéressante,
le réalisateur fabrique des images très élégantes,
montrant une Chine très moderne, aseptisée. Le jeu minimaliste
des acteurs renforce l’impression de froideur, de distance.
Du coup, malgré un récit clair et précis, il
prend le risque d’éviter les sentiments, l’absence
totale de pathos fait que l’on peut ressortir sans être
touché par les personnages, et la fin semble bien trop fermée
là où la mémoire, encore fragile, peut encore
tout changer.