Memento *

Christopher Nolan

L'histoire

Leonard Shelby n'a qu'une idée en tête : traquer l'homme qui a violé et assassiné sa femme afin de se venger. Sa recherche du meurtrier est rendue plus difficile par le fait qu'il souffre d'une forme rare et incurable d'amnésie. Bien qu'il puisse se souvenir de détails de son passé, il est incapable de savoir ce qu'il a fait dans le quart d'heure précédent, où il se trouve, où il va et pourquoi.
Pour ne jamais perdre son objectif de vue, il a structuré sa vie à l'aide de fiches, de notes, de photos, de tatouages sur le corps.

Avec

Guy Pearce, Carrie-Anne Moss, Joe Pantoliano

Sorti

le 11 octobre 2000

Labyrinthe mental

 

Machine à se donner des nœuds au cerveau, ce film est un tour de passe-passe, un exercice sur la mémoire d'une intelligence clinique. On peut le voir dix fois sans qu'une seule solution aux mystères et zones d'ombre du récit n'en sorte comme une évidence. Teddy est-il un flic ? Quels sont ses mensonges ? Leonard a-t-il eu une femme ? A-t-elle été tuée ? Où commence l'amnésie de Leonard ? Sammy est-il réel ou n'est-ce qu'une invention ? Et dans ce cas, qui l'a introduit ? Qui pose les questions, le spectateur ou le réalisateur ?
Certains seront ravis d'une explication, quelle qu'elle soit, et s'y arrêteront. D'autres ne pourront s'en contenter et continueront à chercher une quelconque vérité, à chaque nouvelle vision. Cet aspect énigmatique sans résolution est à la fois la force et la faiblesse du film. Force parce que le cinéma est un art qui permet le doute, et Memento en est un vibrant exemple. Faiblesse parce qu'au bout d'un moment, le trop-plein de mystères tue le mystère : soit les clés pour la compréhension ne sont pas assez visibles et le spectateur n'a pas envie qu'on lui fasse sentir qu'il n'est pas assez intelligent pour les trouver, soit il n'y a pas de clés, c'est au spectateur lui-même de se les fabriquer et alors à quoi bon fabriquer un labyrinthe dont on peut percer les murs à sa convenance ?

 

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