Oups.
Le réalisateur du Parrain et d'Apocalypse Now
nous pond une daube monumentale. On a beau être prévenus,
par les critiques, par les spectateurs s'étant risqués
à une projection, ça pique terriblement. Certes, il
y a de l'inventivité. Certes, il y a de la belle image, du
son bien lourd, une pléiade d'acteurs et d'actrices qui se
prêtent à toutes les… fantaisies du créateur,
des costumes spectaculaires, et l'histoire de la production est
exemplaire puisque Coppola lui-même y a mis une partie de
sa fortune personnelle, dans une sorte de pied de nez aux banquiers
frileux et n'ayant pas voulu se lancer dans l'aventure. Certes.
Mais il faut malheureusement se rendre à l'évidence,
le film est totalement raté. Où est passé le
talent de conteur du réalisateur ? Le récit est une
sorte de kaléidoscope d'intrigues mal ficelées, pas
abouties, qui s'entremêlent, se volatilisent parfois, ne parvenant
jamais à faire naître un semblant d'émotion.
Les personnages passent, repassent, trépassent pour certains,
mais qu'il est compliqué de comprendre leurs parcours, leurs
valeurs, leurs espoirs, réussites ou faiblesses… Le
scénario, sur le papier, doit être très fumeux,
prétexte à caser quelques grandes tirades prétentieuses
sur ce qu'est l'Humanité, mais celles-ci ne reposent sur
rien, elles sont comme des longs cheveux bien gras dans une soupe
où l'on aurait versé des centaines d'ingrédients
sans se préoccuper du goût final. La mise en scène
n'aide pas à la compréhension, tout est pompeux, tout
est traité avec une emphase superficielle : on est bien conscient
que chaque scène est filmée comme si elle devait être
la plus marquante du film, mais rien n'en ressort, à part
deux ou trois instants qui font croire qu'enfin, quelque chose va
nous emporter, mais l'espoir est de courte durée, on retombe
très vite dans un capharnaüm, un déluge d'images,
de bruits et d'effets spéciaux pas très convaincants.
L'impression finale étant qu'on assiste à un montage
fait à la va-vite par un stagiaire de passage pour résumer
plusieurs dizaines d'heures de rushes en deux heures un quart. Le
spectateur ne parvient même pas à rire de tout cela,
il est terrassé, abasourdi, effaré face à cette
catastrophe.