Lorsque l’on va voir une chronique familiale algérienne,
on ne s’attend pas à voir des scènes dignes de
la comedia dell’arte, un scénario que n’aurait
pas renié Molière (il y a même un mufti !) , des
échappées poétiques contrastant avec le rythme
effréné du récit…
Le plus réjouissant, finalement, c’est que la solution
à l’imbroglio créé par des hommes soucieux
de leur paraître et de leur réputation, vient des femmes,
jeunes ou vieilles. Dans l’Algérie d’aujourd’hui,
ce n’est pas anodin. Sans avoir l’air d’y toucher,
Lyes Salem dit pas mal de choses sur son pays, sur la religion, sur
la corruption, sur les différences sociales. Le choix de situer
le récit dans un petit village lui permet de resserrer le panel
des personnages, et de filmer chaque fait et geste de ses personnages
comme une action d’éclat, visible par tous : la place
du village est un théâtre, la petite histoire mettant
en cause une poignée d’individus devient un spectacle
universel, une sorte de comédie de la vie. Il y en a donc pour
tous les publics, de celui soucieux d’apprendre quelques petites
énormités sur la société algérienne
actuelle à celui venu pour rire et s’extasier de l’histoire
qu’on va lui conter.