Mary et Max **

Adam Elliot

L'histoire

Sur plus de vingt ans et d'un continent à l'autre, Mary et Max raconte l'histoire d'une relation épistolaire entre deux personnes très différentes : Mary Dinkle, une fillette de 8 ans joufflue et solitaire, vivant dans la banlieue de Melbourne, en Australie, et Max Horowitz, un juif obèse de 44 ans, atteint du syndrome d'Asperger et habitant dans la jungle urbaine de New York.

Animation

Sorti

le 30 septembre 2009

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Diamant noir

 

A priori, cela ressemble à un cauchemar.
Mary est une petite fille moche, affublée de parents totalement barrés, dans le mauvais sens du terme, elle est solitaire, a peur que les autres se moquent d’elle, et bien sûr les autres se moquent d’elle, elle vit dans une banlieue australienne, un lotissement sans kangourous, sans aborigène, loin des opéras de Sydney ou d’ailleurs, loin des plages à surfeurs, loin de toute image préconçue que l’on pourrait avoir de ce pays si exotique…
Max est un homme obèse, atteint du syndrome d’Asperger (sorte d’autisme, pour faire court), vit entouré d’animaux tristes dans une ville de New-York sinistre et a pour voisins des handicapés de la communication.
L’histoire qui réunit ces deux êtres ne leur fait pas de cadeaux, la vie est dure pour tout le monde, et elle l’est encore plus pour certains.
Et ce qui est incroyable, voire sublime, c’est que ce récit mélancolique, ce cauchemar éveillé, cet alignement de claques à la bonne humeur n’est pas sombre ou désespéré. Le regard porté sur ces deux-là est d’une grande tendresse mais il parvient aussi à faire rire, à garder suffisamment de recul pour nous les montrer aussi comme des personnages de tragi-comédie.
Techniquement, c’est absolument parfait, et pas seulement du point de vue de l’animation (toujours au service de l’expression). Les éclairages, le travail sur le son (bel équilibre des voix, contraste des ambiances bien différentes selon les lieux), le choix des musiques audacieux, les cadrages jamais gratuits, le montage, tout est au diapason pour produire un diamant noir dont on sort curieusement comme sur un nuage, malgré l’absence totale de concessions : on est loin, formidablement loin des conventions morales, d’une quelconque leçon de vie où même-le-bonheur-peut-naître-du-désespoir… L’émotion qui étreint le spectateur à la fin n’a rien de convenue, elle surprend, elle serre le cœur, elle est terrible.

 

 

 

Vos commentaires

Il faut être doué, vraiment doué, pour réussir à rendre émouvants, attachants, des personnages en pâte à modeler!.....Et il le sont, émouvants, Max et Mary, elle, gamine isolée et marquée par une vilaine tache de naissance qui se pose plein de questions comme toutes les gamines, et qui ne peut attendre de réponses de sa mère alcoolique. Alors elle les pose à Max. Lui, juif, obèse, autiste, affolé par tout ce qu'il ne comprend pas en particulier l'expression des sentiments. Elle ne pouvait plus mal tomber. Ces deux là vont pourtant correspondre pendant vingt années nous racontant ainsi leurs vies misérables. Mais sans mélo, avec des anecdotes plutôt drôles: Mary se fait enlever sa tache de naissance, mais alors qu'elle s'essaie à être belle ...un oiseau lui chie sur la tête. Max a des poissons rouges numérotés comme des rois mais qui finissent tous dans les toilettes.
Le voir en vo permet d'apprécier la jolie voix de Mary mais il y a beaucoup de détails dans les images, un peu comme dans une BD et le temps de lire les sous-titres ...on n'a pas tout vu.( Surtout quand on a oublié ses lunettes).
Merci monsieur Elliot, on ne manquera pas le prochain.

Elisabeth S. le 3 octobre 2009

 

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