Marie Stuart, Reine d'Ecosse

Il y a dans Marie Stuart comme un parallèle avec La favorite. Une histoire anglaise de reine (ou une histoire de reine anglaise) mettant les femmes au premier plan, toutes puissantes et pourtant subissant les hommes, leur bêtise, leur jalousie, leur orgueil... les deux films se situent entre la grande Histoire qui s’apprend dans les livres ou à l’école, et la petite histoire qui raconte l’intimité et les petits riens, poussière au regard de la postérité, mais source d’émotions, sourires et pleurs. La favorite prenait quelques libertés avec la réalité (enfin, celle des historiens) pour mieux retourner, exciter et réjouir le spectateur. Marie Stuart, le film, s’attache aussi à l’intime mais tente également d’expliquer les alliances, les trahisons, les retournements, les transactions et toutes ces sortes de choses qui font qu’une reine peut rester au sommet de son royaume ou bien tomber bien bas et finir en deux morceaux. C’est parfois prenant, le bruit et la fureur font alors bon ménage avec le bruissement des robes et le soyeux des chevelures, les images (décors, costumes, paysages) sont magnifiques; mais c’est aussi parfois confus, et l’on peut se demander qui est qui et qui roule (chevauche, plutôt) pour qui. La moralité finale est probablement à chercher du côté du pouvoir des femmes confisqué par les hommes parce que ceux-ci ne supportent pas d’être dominés...