La marche

Nabil Ben Yadir

L'histoire

En 1983, trois jeunes adolescents et le curé des Minguettes lancent une grande Marche pacifique pour l’égalité et contre le racisme, de plus de 1000 km entre Marseille et Paris. Malgré les difficultés et les résistances rencontrées, leur mouvement va faire naître un véritable élan d’espoir.

Avec

Olivier Gourmet, Tewfik Jallab, Vincent Rottiers, Lubna Azabal, Hafsia Herzi, Charlotte Le Bon, M’Barek Belkouk, Nader Boussandel, Philippe Nahon, Jamel Debbouze

Sorti

le 27 novembre 2013


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Machine à bonne conscience

 

Pourquoi va-t-on au cinéma ? Que cherche-t-on dans les films que l'on choisit d'aller voir ? Du pur divertissement, des émotions, une occasion d'y apprendre quelque chose, des surprises, des claques qui font que la vie n'est pas tout à fait la même en sortant ? Un peu de tout à la fois ?
Cette "Marche" a au moins un bienfait, reculer le curseur de la mémoire jusqu'en 1983 pour certains, en éveiller d'autres sur un événement inconnu d'eux, parce que trop jeunes à cette époque, ou même pas nés… (comment est-ce possible, c'était hier, non ? Oups, trente ans, merde alors)
On en sort avec beaucoup de sentiments contradictoires, et les commentaires des uns et des autres s'avèrent tous justes et inappropriés à la fois, comme celui de Julien Dray affirmant qu'il s'agit d'une "réécriture de l'histoire". Oui, bien sûr. Il a parfaitement raison. Mais c'est un film de fiction, "inspiré par la marche contre le racisme de 1983", et comme tout film historique, il ne peut donner des faits qu'il évoque qu'une vision parcellaire, partiale, déformée… mauvais procès de la part de Julien Dray, donc.
Alors oui, les personnages sont bien dessinés, bien marqués, l'aspect choral fonctionne impeccablement, toutes les ficelles mélodramatiques sont utilisées pour maintenir l'intérêt, faire rire et pleurer, de l'avalanche de bâtons dans les roues (pardon, dans les chaussures) des marcheurs jusqu'à la montée en puissance du mouvement avec l'explosion de joie finale digne d'une victoire olympique, en passant par l'histoire d'amour impossible, les respirations humoristiques, les bons sentiments (ah la fierté du père envers son fils, ah l'épicier individualiste qui s'humanise peu à peu, ah le bon curé porteur du projet qui lui aussi se permet de douter et d'avoir peur…), le pathos bien surligné par la musique hollywoodienne, le récit sans une goutte d'ennui guidé par un montage nerveux et très efficace…
Il y a beaucoup de scènes drôles ou qui font froid dans le dos, bien vues, bien amenées, bien rythmées (les deux abrutis dans leur 4X4 qui agressent les marcheurs verbalement, et qui se font reprendre sur leur français par l'étudiante beur, c'est à la fois formidable et bourré de clichés) et aussi beaucoup de frustrations, de pistes inabouties, comme cette scène montrant une confrontation entre les marcheurs et une assemblée de personnes issues de l'émigration, étudiantes (?), membres d'une institution (?), d'une association (?), et les accusant de devenir trop célèbres et donc de faire croire, par cette notoriété nouvelle, que le racisme a disparu ou va s'éteindre. Le débat pourrait être passionnant, il n'est qu'esquissé.
Au final, il y a plus de sources d'agacements, de sentiments de s'être fait avoir par l'émotion pour se donner bonne conscience, que de véritables impressions d'avoir vu une belle œuvre.

Vos commentaires pour ce film

et puis Jamel Debbouze fait du Debbouze, c'est un peu lassant...
On croirait retrouver le cousin de "Né quelque part" !


Karinette des oibs, le 1er décembre 2013

 


Je te trouve dur avec ce film. Il y a beaucoup d'émotion, les personnages sont sincères, je me demande si maintenant un élan de générosité pareil serait possible. Les acteurs sont géniaux, j'ai beaucoup aimé celui qui joue l'ado un peu enveloppé. Pour Jamel, d'accord avec la remarque précédente, il joue toujours de la même façon.

Lothaire, le 8 décembre 2013

 

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