Mammuth *

Gustave Kervern, Benoît Delépine

L'histoire

Serge Pilardosse vient d'avoir 60 ans. Mais l'heure de la retraite a sonné, et c'est la désillusion : il lui manque des points, certains employeurs ayant oublié de le déclarer ! Poussé par Catherine, sa femme, il enfourche sa vieille moto des années 70 et part à la recherche de ses bulletins de salaires. Durant son périple, il retrouve son passé et sa quête de documents administratifs devient bientôt accessoire...

Avec

Gérard Depardieu, Yolande Moreau, Miss Ming, Isabelle Adjani, Anna Mouglalis, Bouli Lanners

Sorti

le 21 avril 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Déjanté, bien sûr

 

On aurait bien sûr envie d’en rajouter par rapport au titre, énorme, pachydermique, écrasant… C’est juste assez barré pour que d’une part, une partie des spectateurs s’en aillent, avec des affirmations du style "c’est honteux de faire des choses comme ça", et d’autre part la grande majorité prenne un plaisir un peu coupable, en pensant, "c’est horrible, mais c’est drôle". Enorme, pas tout à fait. Il manque tout de même un peu de rigueur, les deux réalisateurs font intervenir leurs amis, Poelvoorde, Dick Annegarn, Siné et autres joyeux drilles, et cela ressemble parfois à un défilé potache, à jouer à qui fera le plus gros délire…
Serge, le personnage central, joué par le monstre sacré qu’est maintenant et définitivement Gérard Depardieu, est un con, d’après pas mal de gens qui l’observent. Mais un con attachant, sentimental, de bon sens et très pacifique. C’est ce qui le sauve, et nous avec. Mammuth, ainsi appelé à cause sa moto, fait un petit tour des popotes, et ceux qu’ils rencontrent sont clairement catalogués en deux mondes bien distincts, d’une part les gens comme il faut, accomplissant leur mission dans la société sans se poser de questions, des vrais abrutis selon les deux réalisateurs, et d’autre part des allumés, parfois en courant continu et en haute tension… pour lesquels on sent une vraie tendresse, bien sûr. Mention spéciale à Miss Ming, totalement déjantée et faisant tout de même vivre son personnage.
L’ensemble est politiquement incorrect (mais ça, on s’y attend, et ce n’est pas surprenant), poétique (les très belles scènes des souvenirs avec Adjani), parfois lumineux et enthousiasmant (Depardieu levant les bras au ciel tout en conduisant sa moto, comme libéré, comme enfin heureux), parfois aussi trop facile et finalement attendu (la provocation gratuite peut tuer le plaisir des mauvaises manières…).

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

C'est un peu comme Enfermés dehors, drôle, déjanté et tellement triste finalement.
Se retrouver en retraite sans savoir rien faire d'autre que travailler et tourner comme un ours en cage dans son salon (Un peu surjoué), mal faire les courses, mal faire le bricolage.....Plus de désirs, plus de plaisirs, il faut partir et la quête des papelards est secondaire.
Un road movie donc, prétexte à des rencontres loufoques, foldingues, touchantes.
Le film a du rythme et au moment où on hésite entre sublime et grotesque pour qualifier une scène une autre est déjà venue la remplacer.
Je garderai de ce film l'image de Depardieu presque nu, toute bedaine dehors, peignant joliment ses longs cheveux blonds au bord d'un lac, c'est touchant et c'est ridicule, les hallucinantes oeuvres torturées de sa nièce folle et sage, le départ en retraite, drôle et triste, l'apparition inattendue de Dick Annegarn en fossoyeur....
Poelvoorde, inutile ( fallait caser un copain?) et trop peu de Yolande, dommage.
La scène de la masturbation pitoyable m'a fait rire, et tant pis si je suis la seule, je suis une Grolandaise contrariée.

Elisabeth S, le 1er mai 2010

 

Inattendu, et pourtant si réel ce cliché d'un parcours de vie parmi d'autres !
Quel que soit le monde d’où nous venons, notre vie nous affecte et fait ce que nous sommes, ici dans un milieu financièrement modeste et riche en simplicité. Un parcours inattendu, rendu si réel que nous oublions Gérard qui indéniablement joue le rôle de son personnage sans pudeur avec beaucoup de sincérité.

Pierre L, le 12 mai 2010

 

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