Ma meilleure amie, sa soeur et moi

On y croit complètement, à ces trois-là. Bien sûr, Iris, Hannah et Jack sont plutôt intelligents, compréhensifs et font preuve, la plupart du temps, d’une grande délicatesse. Mais dans la vraie vie, cela existe, non ?
Ces trois personnages ont suffisamment de proximité mais aussi d’originalité propre à chaque être humain pour que chaque spectateur puisse s’identifier à l’un ou à l’autre.
Les modes de fabrication du film participent énormément à la crédibilité des dialogues, des situations, des réactions des uns et des autres. La réalisatrice a laissé beaucoup d’initiatives aux trois acteurs, et ceux-ci se sont laissés prendre au jeu de l’improvisation, sur la base d’un gros travail de préparation. D’une part, de nombreuses scènes n’étaient pas écrites, avec juste un fil conducteur, et d’autre part, pour ne pas faire n’importe quoi, les acteurs avaient fabriqué leurs personnages avant le début du tournage. Techniquement, beaucoup de scènes n’ont été tournées qu’une seule fois, avec deux caméras, ce qui permet de varier les points de vue et de garder les effets de surprise, les imprévus… Cela pourrait créer de la confusion et de l’approximation, c’est tout le contraire qui se passe.
Au final, c’est un petit bonheur de comédie intime, passant de l’humour à la gravité sans prévenir. Pas cinématographiquement créatif, sans effet poétique de montage ou de cadrage, mais touchant, surprenant, émouvant.