La maison de la radio *

Nicolas Philibert

L'histoire

Une plongée au cœur de Radio France, à la découverte de ce qui échappe habituellement aux regards : les mystères et les coulisses d’un média dont la matière même, le son, demeure invisible.

"Documentaire"


Sorti

le 3 avril 2013

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le pays de ceux qui écoutent

 

France Inter ou France Culture font partie de la vie de millions de gens. Des personnes branchées en permanence ou presque sur des voix familières, des ambiances sonores qu'on aime retrouver… Si vous en faites partie, ce film s'immisçant dans les coulisses de votre radio préférée est de toute évidence un concentré de plaisir en perspective. Son auteur, Nicolas Philibert, ne fait pas de documentaire au sens strict. Il pose ses caméras et tente de capter une atmosphère, ses montages ne démontrent rien, ne tentent pas de convaincre, ils privilégient la contemplation…
Cette plongée dans la maison de la radio en décevra donc quelques uns, parce qu'ils n'y verront pas leur animateur préféré, ne comprendront pas comment se fabrique l'émission qu'ils ne loupent jamais… Il ne s'agit pas d'un reportage exhaustif sur tout ce qui se passe dans la maison ronde. Mais c'est avec un sourire constant, réel ou intérieur, que l'on goûte à ces images qui révèlent au moins une chose, l'importance de l'écoute. Avant même la prise de parole, tous les journalistes ou animateurs, et même les invités, commencent par écouter. Il y a à ce titre une séquence complètement fascinante, drôle et émouvante, qui montre une jeune femme, professeur de français, invitée sur France culture. Alors même qu'elle ne dit rien, pendant qu'elle écoute le journaliste lui lire quelques phrases du livre qu'elle a écrit, ou lui poser une longue question, ou encore lui faire entendre une musique surprenante, son visage exprime l'inquiétude, l'interrogation, l'amusement, un bonheur intérieur, ses yeux rient et sa bouche pleure puis c'est le contraire et pourtant presque rien ne bouge, ça n'est pas tout à fait imperceptible, mais presque… Ce serait une actrice, on se dirait que la palette de ses expressions est incroyable… elle n'est qu'une jeune femme vivante, absolument pas consciente de la caméra qui la fixe.
Tout dans le film n'est pas aussi hypnotisant, et cela vaut mieux, on en ressortirait exsangue, mais, à part quelques séquences musicales un peu trop longues, c'est du petit bonheur en continu, et lorsque le générique de fin commence, on n'a pas vu le temps passer, on en redemande. Une fois rentré chez soi, on allume la radio, par réflexe, et ça n'est pas exactement comme avant. Beaucoup de mystères restent entiers, et heureusement, mais l'impression d'avoir été, une heure ou deux, petite souris observant sans être vue, nuance légèrement notre écoute. Tiens, vous avez dit écoute ?

 

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