Les mains en l'air *

Romain Goupil

L'histoire

Une bande d'enfants se mobilise pour venir en aide à l'une d'entre eux, menacée d'expulsion du territoire français puisque sans papiers...

Avec

Valeria Bruni Tedeschi, Linda Doudaeva, Jules Ritmanic, Louna Klanit, Louka Masset, Jeremie Yousaf, Romain Goupil

Sorti

le 9 juin 2010

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Nous sommes tous des Milana

 

 

 

 

"La fracture du myocarde", vous en souvenez-vous ? Un film de Jacques Fansten de 1990, où une bande d’enfants super-malins parvenait à cacher le décès de la mère de l’un d’entre eux, pour que celui-ci reste chez lui.
Dans ces "mains en l’air", il y a un léger parfum de cet excellent film de… trente ans ! Ici, la bande d’enfants est (presque) parfaite, malgré quelques passages où l’on sent le texte bien appris et récité, les échanges paraissent la plupart du temps crédibles, spontanés, en accord avec les situations. Les adultes, au contraire de beaucoup de films centrés sur l’enfance, ne sont pas mal traités ou écartés. Valeria Bruni Tedeschi (dont on ne peut pas ignorer, pour un tel sujet, de qui elle est la belle-sœur) existe magnifiquement face aux enfants. Elle défend son rôle de mère instinctive, pas parfaite, juste sincère, parfois débordée mais amante et attentive.
Sur les bases solides de cette alliance de personnages, se construit une histoire dont le sujet principal est la situation aberrante des familles de sans-papiers, mais pas seulement. Ce n’est pas un film purement politique ou seulement dénonciateur. Roman Goupil, avec beaucoup de sensibilité, parvient à aborder la question du bonheur pour un enfant au travers des plus belles scènes du film, en Bretagne pendant des vacances formidablement chaleureuses, de celles dont on ne voudrait jamais revenir.
Il n’y a pas d’angélisme ou de naïveté dans le scénario, chaque victoire contre l’ordre établi a son revers, et le récit de Milana devenue adulte contient son lot d’amertume et de regrets.
La mise en scène, nerveuse et rendant compte de l’urgence des situations, sait s’apaiser et offre des instants poétiques et contemplatifs d’une très jolie délicatesse, comme ces déclarations d’amour déguisées, entre deux enfants qui regardent glisser les gouttes d’eau sur une vitre (là, faut être super blasé pour ne pas fondre).
Un film à voir en famille, qui pourra se retrouver à l’origine de discussions essentielles entre parents et enfants.

 

 

 

 

Vos commentaires pour ce film

Entre La guerre des boutons et Welcome.
Le film ne nous laisse pas le cœur en vrac, mais plutôt l'esprit en fête, sans sombrer dans l'angélisme ou la sensiblerie. A la vie, à la mort, et à l'amour aussi, avec conviction et sincérité, les enfants résolvent le problème dans lequel les adultes sont empêtrés.
Allez voir les grands yeux bruns de Milana, la petite tchétchène qui sait si bien se taire.


Elisabeth S. le 10 juin 2010

 

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