Mad Max : Fury road

De bruit et de fureur… C'est une poursuite qui ne s'arrête jamais, dans un désert improbable, où l'on peut rencontrer tout à la fois, une tempête de sable électrique comme des filles à moitié dénudées aux formes de top model, des engins motorisés de toutes sortes, imaginés par des concepteurs ayant gardé leur âme d'enfant, conduits par des fous furieux ayant abandonné toute raison avant de monter à bord. Le récit est totalement secondaire, le spectateur n'est pas venu avec l'intention de se faire des nœuds au cerveau, il est juste là pour voir des formes et des couleurs, des explosions, des gueules de cinéma hallucinantes, un espèce de machin au croisement du dessin animé le plus trash possible, de la BD post-apocalyptique, du rêve psychédélique et rock'n'roll en même temps. On est loin, très, très loin de Rohmer ou Desplechin et pourtant, qu'est-ce que ça fait du bien… c'est de la détente brutale, comme une séance de soulographie sous amphétamines, mais sans danger pour la santé (c'est mieux).
Les moments de respiration sont plutôt rares, il vaut mieux en profiter car tant du point de vue de l'image que de celui du son, c'est du lourd, du très lourd.
Côté morale, ou signification subliminale, on peut y voir tout un tas de choses contradictoires (ou pas), une croisade anti-islamiste, un féminisme très indiscret, un refus du culte du héros (Max est finalement assez fade, par rapport aux autres allumés), une vision écologique déprimée du Monde de demain,… Ou rien de tout cela, juste une dose d'adrénaline condensée qui au final, peut vous donner un sacré plaisir, régressif et presque coupable. C'est déjà ça !