Existe-t-elle vraiment, la Madeleine
du titre ? Et Margot ? Et Judith ? La fin du récit vous le
dira… ou pas. Ce qui est sûr, c'est que Virginie Efira
donne à ces héroïnes une belle consistance et
que vous avez une furieuse envie d'en savoir plus, de percer le
mystère, les mystères, à commencer par l'identité
de la jeune femme que l'on voit dans la scène qui ouvre le
film (un superbe plan-séquence en apesanteur, d'une grande
élégance et qui vous laisse en suspens…). La
suite est certes moins spectaculaire et la fin donne sans doute
trop d'explications, mais il y a un vrai scénario, que certains
trouveront farfelu, d'autres plutôt bien vu, pas si incohérent
que ça. Au delà de l'histoire en forme de spirale,
il y a une réflexion d'une part sur l'identité, ce
qu'on est, ce qu'on rêve d'être, ce que l'on pourrait
être avec juste un peu plus de chance ou de volonté
et d'autre part sur la maternité, qu'est-ce qui fait qu'on
se sent mère, qu'on l'est ou qu'on ne l'est pas…Virginie
Efira est bien sûr étonnante (avec sa blondeur et sa
fausse innocence, elle a quelque chose des héroïnes
hitchcockiennes) mais il y aussi un soin tout particulier dans le
traitement des tout petits seconds rôles, comme le flic derrière
son bureau qui pose et se pose tout un tas de questions sur la femme
qui lui fait face, exactement comme nous, spectateurs d'un film,
mais aussi d'une drôle de façon de vivre une, deux,
ou trois vies.