Le mac, dans ce cas précis,
ce n’est pas un ordinateur au design d’avant garde et
qui ne tombe jamais en panne. C’est un personnage de caricature,
qu’on pourrait trouver dans un "taxi 12" ou bien dans
n’importe quelle bouse produite par Besson et M6. Sauf que ce
mac est joué par José Garcia, et cet acteur est capable
de transformer une scène banale en un concentré de plaisir.
Coupable, le plaisir, peut-être, mais plaisir tout de même.
Comme dans ce très bref instant où, dans un ascenseur,
il écoute son mp3, et chantonne "Voyage voyage".
Oui, mais c’est encore lorsqu’il est l’autre, pas
le mac, juste l’employé de banque, un peu timide, gauche,
emprunté, couard, épouvantablement et magnifiquement
terne… Dans cet aspect du rôle, José Garcia est
splendide et malheureusement, ça ne dure pas. Pour les besoins
du scénario (si on peut appeler ça un scénario),
il est très vite (trop vite) transformé en son frère
jumeau et ignoré de lui, mac de son état, tout son contraire.
À partir de là, c’est de la grosse artillerie,
sans aucune finesse et malgré le potentiel énorme de
l’acteur, il manque un réalisateur derrière la
caméra, qui aurait exploité le thème du double,
complètement raté, puisqu’on peine à deviner
qui est l’un, qui est l’autre, lors des dernières
scènes où les deux frères se retrouvent…
Du coup, le contraste éventuel entre les deux n’apparaît
pas, José Garcia semblait prêt, au vu des premières
scènes, à assurer le passage entre les deux personnages.
Un beau gâchis, un de plus dans le registre de la comédie
française.