Louise Wimmer *

Cyril Mennegun

L'histoire

Après une séparation douloureuse, Louise Wimmer a laissé sa vie d’avant loin derrière elle. A la veille de ses cinquante ans, elle vit dans sa voiture et a pour seul but de trouver un appartement et de repartir de zéro. Armée de sa voiture et de la voix de Nina Simone, elle veut tout faire pour reconquérir sa vie.

Avec

Corinne Masiero, Jérôme Kircher, Anne Benoît

Sorti

le 4 janvier 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Le combat invisible

 

Louise, on la découvre dans un rétroviseur, celui de sa voiture, c'est à dire là où elle dort…
Le bruit des essuie-glaces se mêle à la chanson de Nina Simone qu'elle écoute dès que le moteur démarre (ou pas…). On la découvre ainsi, la pluie dehors, mais aussi à l'intérieur, avec ses larmes. Ce que l'on sait d'elle à la fin du film n'est pas exactement ce qu'il est habituel de connaître à l'issue d'une histoire racontée de façon classique. Les raisons de son errance, de sa séparation d'avec son mari, de ses dettes, tout son passé reste dans le flou, mais l'important n'est pas là : Louise vit au présent, et ce qui semble vital pour elle, c'est de trouver un appartement. En attendant, on la suit dans son quotidien, ses petits arrangements pour masquer la vérité, sa misérable vérité qu'elle n'avoue à personne, et même pas à ceux qui pourraient l'aider. C'est une battante, digne sans en avoir toujours l'air, tendue à l'extrême, ne s'octroyant que rarement des pauses qui ressemblent à du plaisir. Elle ne veut pas s'attacher, ni qu'on s'attache à elle.
Certains pourraient la juger borderline et n'ayant que ce qu'elle a cherché, mais le film est exactement de son époque, montrant sans l'expliquer une certaine faillite de notre système social, suggérant que chacun peut se retrouver dans sa situation. Certains pourraient être choqués par son refus de tisser des relations, de s'épancher sur elle-même, de parler et d'accepter la compassion que les autres sont prêts à lui témoigner, mais le personnage a une complexité très humaine et beaucoup peuvent se retrouver dans cette façon d'installer une distance autour d'elle, refusant (et c'est en cela qu'elle est une véritable battante) sa situation, ne la considérant que comme passagère. C'est aussi pour cela que le film est porteur d'espoir, la galère de cette femme-là n'est pas inéluctable, il n'y a aucun misérabilisme, ni angélisme. Louise est très belle à sa façon, on adore son sourire en toute fin de film…L'actrice qui l'incarne, Corinne Masiero, est exceptionnelle.

Vos commentaires pour ce film

Une actrice éblouissante, un réalisateur qui sait ce qu'il veut, un premier film loin du racolage, d'une belle humanité. Perso, j'en peux plus de Nina Simone dans les films, mais ce n'est pas grand-chose dans cette grande vague. Un putain de film qui vous laisse muet.

Agnès L, le 5 janvier 2012

 

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