Louise-Michel *

Gustave Kervern, Benoît Delépine

L'histoire

Quelque part en Picardie, le patron d'une entreprise vide son usine dans la nuit pour la délocaliser. Le lendemain, les ouvrières se réunissent et mettent le peu d'argent de leurs indemnités dans un projet commun : faire buter le patron par un professionnel.

Avec

Yolande Moreau, Bouli Lanners


Sorti

le 24 décembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Noir, c’est drôle


Rien à voir en apparence avec l’institutrice révolutionnaire.
Des ouvrières ayant décidé de faire descendre leur patron avec leurs maigres primes de licenciement recrutent un agent de sécurité totalement minable. Ce qui pourrait passer pour une pochade se révèle un peu plus profond que ce que l’idée de départ suggère. Quelques surprises plus tard, on se retrouve dans un enchaînement des faits construit, avec ça et là des personnages secondaires inutiles (celui de Poelvoorde par exemple) mais tenant toujours le fil du récit, avec deux allumés tellement improbables qu’ils en deviennent réels, des gens "comme on n’en voit qu’au cinéma", mais trimballant leur misère dans ce vingt-et-unième siècle qui fabrique l’exclusion à grande échelle.
La révolte de cette France d’en bas est absolument réjouissante, et même si parfois le rire se fige (les scènes avec la cousine en phase terminale restent en travers de la gorge), le film est drôle, d’un humour résolument noir, tirant sur tout ce qui représente un ordre établi. La référence à Louise Michel est de ce point de vue parfaitement juste. Louise Michel n’était pas une gentille syndicaliste défilant entre les trottoirs parisiens sans faire trop de bruit, c’était une anarchiste virulente, plusieurs fois emprisonnée et condamnée.
Les deux réalisateurs vont jusqu’au bout de leurs idées, cela peut choquer ou ne pas faire rire si l’on n’est pas sensible à cet humour plutôt lourd et imprévisible.

 

Louise Michel, la vraie...

 

   


Vos commentaires

Bon ben je crois que je fais partie des gens que cet humour lourd ne
fait pas rire du tout, pourtant je suis plutôt bon public mais là je
trouve que c'est trop invraisemblable et du tout j'accroche pas du tout ...

Agnès C, 4 janvier 2009

 

J'y suis allée au départ parce que j'aime vraiment beaucoup Le Grosland sur Canal+ et que les réalisateurs du film sont les auteurs du dit Grosland. J'aime le côté crad, méchant, irrespectueux, sans limite (surtout pas celle du mauvais goût) et les messages politiques anar en filigrane. On ne propose rien, on est dans l'excès, mais je trouve que ça fait du bien et que ce genre de petits bonbons subversifs en clair (la chaîne avait essayé en loucedé de passer ça à 23h en crypté) fait du bien dans des temps un peu endormis et peu enclins à la critique, ne parlons pas de la révolte. J'y suis allée parce que l'histoire me plaisait : des ouvrières qui décident d'utiliser leur pécule ridicule pour abattre le patron qui les a laissées sur le carreau, j'avais envie de voir ça.
Je n'ai pas été déçue. C'est crad, méchant gratuitement, dur, doucement surréaliste (avec cette espèce de folie douce très belge) et aussi poétique. Ça je ne m'y attendais pas et ça m'a fait aimer encore plus. Soit on se laisse embarquer, sans attendre aucun message politique (genre comédies britanniques, souvent très bien faites), soit on n'accroche pas. Moi je suis montée dans le train et j'ai aimé le voyage !

Marie A. le 13 janvier 2009

 

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