La Llorona **

Jayro Bustamante

L'histoire

Selon la légende, la Llorona est une pleureuse, un fantôme qui cherche ses enfants. Aujourd’hui, elle pleure ceux qui sont morts durant le génocide des indiens mayas. Le général, responsable du massacre mais acquitté, est hanté par une Llorona.

Avec

María Mercedes Coroy, Sabrina de La Hoz, Julio Diaz, Juan Pablo Olyslager, Margarita Kénefic, Maria Telon

Sorti

le 22 janvier 2020


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Lumière flottante

 

Voici une étonnante façon de traiter un sujet politique et historique méconnu et terrible, le génocide de populations indiennes au Guatemala. Le film ne montre rien des faits, des tueries organisées, mais se concentre sur la douleur d'un peuple et le mépris que les coupables leur renvoient. Le réalisateur place son récit au cœur d'une famille dont le patriarche, un général, est accusé d'avoir participé à ce génocide. L'homme en question est misérable, pathétique, un petit vieux dont les sursauts libidineux et quelques réflexes de survie dérisoires sont les seules preuves de son humanité en lambeaux. Autour de lui, il n'y a presque exclusivement que des femmes, celles de sa famille, épouse, fille, petite fille, et celles qui acceptent encore d'être ses employées de maison. Cela pourrait se résumer à la description d'une déchéance sordide, mais c'est bien plus que cela, des fantômes rôdent, pleurent, réclament vengeance en silence, les vivants rêvent, certains se terrent, parfois épouvantés de leurs visions nocturnes, c'est un spectacle mystérieux qui nous est donné à voir, des impressions flottantes et des images fortes, la maison du général est cernée par des manifestants, l'ambiance sonore devient peu à peu lancinante, comme irréelle, renforcée par de splendides plans séquences hypnotisants, c'est beau et légèrement inquiétant, imprévisible, lumineux et sombre exactement en même temps.

 

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