Film en forme d'auto célébration,
ce livre des solutions n'en donne évidemment aucune, fait
semblant de ne pas se prendre au sérieux tout en exposant
en long et en large la méthode Gondry, faite de bricolages
et d'approximations, en s'appuyant sur la magie éventuelle,
qui pourrait transformer un patchwork délirant en petit bijou,
comme pour le film le plus connu de Gondry, Eternal Sunshine
of the Spotless Mind. Ici, les coutures du patchwork craquent
de partout, et même les éléments pris à
part ne fonctionnent pas. Niney est une tornade en roue libre, drôle
une ou deux fois (lorsqu'il dirige l'orchestre), fatigant le reste
du temps. Blanche Gardin s'ennuie, elle est sans expression, quelqu'un
pourrait lui dire qu'elle devrait se contenter de ses spectacles
d'humour ? Amuseuse peut-être, mais actrice, certainement
pas. Françoise Lebrun ne sait pas quoi faire, elle passe
toutes ses scènes à tenter de contrebalancer la tornade
Niney par un jeu atone, et c'est un peu triste à voir. Le
récit patine, tourne en rond, se répète, patauge
dans l'à peu près pour ne finalement distiller qu'un
désintérêt poli, sans charme, sans poésie,
sans saveur.