Cinglant, tranchant, par moment
radical, ce film argentin montre une réalité choquante,
une situation bien compliquée à gérer, celle
des mères de très jeunes enfants en prison. Dans beaucoup
de pays, les bébés restent en prison avec leurs mères,
jusqu'à un certain âge. Ensuite, ils quittent l'univers
carcéral pour vivre dans un foyer, ou dans la famille proche.
L'enfermement, puis la séparation, le droit de visite, les
conditions dans lesquelles les enfants grandissent posent des questions
à tout instant, et il n'y a aucune bonne réponse.
Le film déroule un récit terrible, en ne condamnant
personne, en évitant tout misérabilisme, montrant
des femmes qui tentent de survivre, moralement et physiquement.
Bien sûr il y a des cris, de la souffrance, des explosions
de colère, mais il y a aussi de la tendresse, des silences,
de la douceur. La caméra accompagne ces états, parfois
très mobile, parfois comme reposée.
Le film va au bout de son idée, il peut ne pas plaire à
tout le monde, à la fois dans sa dureté et dans son
issue. Il a le grand mérite d'être d'une sincérité
absolue par rapport à son sujet.