La structure du récit, très
organisée, ne laisse pas beaucoup de place aux surprises, aux
errances, aux instants contemplatifs. On suit en parallèle
les deux membres d’un couple marié pas vraiment en crise,
mais suffisamment ancien pour que certaines questions se posent. L’un
et l’autre, l’espace d’une soirée (et d’une
nuit, éventuellement), se retrouvent tentés par une
aventure extraconjugale. Les deux évolutions de ces tentations
sont décrites précisément, comme deux huis clos
à distance. Les acteurs sont absolument parfaits, donnant beaucoup
d’eux-mêmes dans les regards, les sourires, et dans la
façon de distiller des dialogues qui, malgré quelques
clichés, ont une apparence de vérité. Une apparence
seulement, car assez rapidement, on sent les personnages englués
dans une certaine rigidité, et les situations (l’embrassera-t-il
(t-elle) ? le trompera-t-il (t-elle) ?) en deviennent plutôt
théoriques. L’aspect presque ludique de ces deux glissades
adultères (ou pas) finit par l’emporter sur les émotions,
du fait de l’élégance un peu froide de la mise
en scène et de la recherche systématique d’une
sorte de suspense quant à l’issue de ces deux aventures.
Cela pourrait être ambigu, trouble, dérangeant, mais
les quatre personnages (le couple légitime et leurs deux amants
potentiels) sont assez lisses, sympathiques, ne voulant faire aucun
mal, ne se posant aucune question inédite, restant toujours
en lisière d’une véritable profondeur d’échanges.