Les larmes de Madame Wang

Liu Bingjian

L'histoire

Artiste au chômage, Madame Wang doit quitter Pékin, lorsque son mari est arrêté à la suited 'une bagarre. Accompagnée d'une enfant abandonnée, elle retourne dans sa ville natale. Elle demande alors de l'aide à son ancien petit ami qui lui conseille de devenir pleureuse professionnelle lors des cérémonies funéraires.

Avec

Liao Qin, Xingkun Wei, Jiayne Zhu

Sorti

le 26 mars 2008

La fiche allociné

 

 

 

La critique d'al 1
Pleurer sans larmes

 

 

Un film chinois censuré dans son pays, qui met six ans à venir jusque sur nos écrans, c’est bien sûr très attirant. Effectivement, le contexte social et économique est plutôt intéressant, montrant une société en expansion qui ne se soucie pas des drames humains qu’elle génère. Cependant, le spectateur occidental risque de rester en dehors de pas mal de sous-entendus, d’allusions, par manque d’affinités avec la culture chinoise.
On se raccroche donc au personnage, universelle figure de l’exclu qui prend sa revanche, tout en ayant au fond de lui un sentiment de culpabilité. Mais cette Madame Wang, véritable silhouette de cinéma, n’est pas attachante, et les rapports qu’elle entretient avec les trois autres personnages, mari, amant, enfant (qui n’est pas le sien) sont tellement empreints de cupidité, d’égocentrisme, de froideur malgré son caractère exubérant, que l’on finit par se désintéresser de son histoire.
De plus, certains choix de mise en scène et de montage paraissent discutables, caméra portée, ellipses temporelles (particulièrement au début, dans son périple avec l’enfant : gros manque de clarté), mise à distance dans presque toutes les scènes, point de vue unique…
Au final, le film se voit plus comme une curiosité qu’autre chose, un aperçu très parcellaire de la société chinoise, sur un fond d’ironie sombre et froide, avec un récit pas toujours compréhensible.
Bien sûr, la dernière séquence pourrait rattraper tout le reste, car elle éclaire le titre, humanise le personnage, donne du relief à toutes ces funérailles sans émotions, mais le chemin est définitivement trop long.

 

 

 

 

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