Largo Winch

Jérôme Salle

L'histoire

Les aventures de Largo Winch, un jeune héritier milliardaire fraîchement plongé dans les méandres de la haute finance.

Avec

Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki Manojlovic, Gilbert Melki, Mélanie Thierry, Anne Consigny

Sorti

le 17 décembre 2008

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1
My name is Largo.
Largo Winch.

L’adaptation d’une bande dessinée au cinéma, rien de plus facile, dit-on. C’est le même langage basé sur l’image, les cadres sont déjà faits, le rythme est donné… Sauf que ça n’est pas ça du tout. La bande dessinée, comme le dit l’excellentissime Scott McCloud, c’est l’art invisible (L’art invisible, Vertige Graphic, dans toutes les bonnes librairies, absolument indispensable pour tous ceux qui s’intéressent un peu à la BD). La position des bulles, l’art de composer avec les ellipses, l’importance des "caniveaux" (les petits espaces entre les cases), tout a de l’importance. En effet, le dessinateur de bande dessinée n’a le droit qu’à environ quatre cents images pour un album de 48 pages, là où un réalisateur, à raison de 24 images par secondes, monte à cent trente mille images pour un film d’une heure trente, ce qui n’a bien sûr rien à voir. Le logicien dirait, oui mais dans une image de BD, c’est à dire dans une case, il y en a en fait plusieurs… oui, oui, c’est bien cela, à l’intérieur d’une case, le temps s’écoule, il n’est pas figé, il faut donc rendre compte de ce mouvement, et c’est un sacré boulot.
Le mérite de Largo Winch en BD, c’est, en dehors de son excellent scénario (au moins pendant les cinq premiers albums), son rythme, sa gestion du temps. Il se passe un nombre d’événements incroyable dans un minimum de planches. Ça va très, très vite. Le dessinateur (Philippe Francq) n’a que peu de temps pour camper un personnage, pour lui donner une identité. Comme les morts brutales sont plutôt courantes au pays de Largo, il faut faire encore plus vite…
Le problème de l’adaptation au cinéma était donc de donner au film cette impression de rapidité, tout en restant clair. L’avantage de la BD, lorsque vous n’avez pas compris, c’est que vous pouvez revenir en arrière. On voit mal un spectateur demander au projectionniste de revenir en arrière parce qu’il a perdu le fil du récit. Ceux qui ne connaissent pas l’histoire de Largo risquent d’un peu patauger au début, mais dans l’ensemble, les adaptateurs s’en tirent plutôt bien. Ils ont réussi à comprimer les quatre premiers albums, en élaguant, en modifiant, en supprimant, en rajoutant aussi. Les spécialistes de la BD n’y retrouveront pas leurs passages préférés, le père de Largo ne meurt pas du tout de la même façon, le héros n’est pas en prison dans le même pays, ni pour les mêmes raisons que dans la BD, les traîtres ne sont pas les mêmes, et finalement ces changements sont les bienvenus : il y a aussi du suspense pour ceux qui connaissent l’histoire par cœur. L’esprit est conservé, entre aventures et malversations financières totalement invraisemblables, à un détail près, malheureusement d’importance : l’humour. Dans la BD, Largo rencontrait dès la dix-septième planche son ami qui allait le suivre dans toutes ses aventures, Simon. Simon pour Largo, c’est comme Obélix pour Astérix, ou comme Haddock pour Tintin, c’est celui qui apporte un peu de distance, c’est celui qui attire parfois le récit sur lui, qui apporte une bonne dose d’humour. Dans le film, pas de Simon, et personne pour le remplacer, sinon un ami d’enfance qui n’a rien de drôle.
Cette absence fait que, parfois, le récit est un peu trop sérieux, manquant de légèreté.
Un autre personnage créé de toutes pièces fait très vite son apparition, et son évolution dans le film fait penser à une autre saga. Léa/Naomie, amante, traîtresse (ou pas), charmeuse, c’est une James Bond girl, pardon une Largo Winch girl. Bon sang mais c’est bien sûr ! Largo, c’est la réponse française à l’agent 007, ou même à Mission impossible. En tous cas, une alternative plausible, plus fraîche, plus lisible que les dernières aventures de l’énigmatique Daniel Craig.

 

Léa/Naomie, c’est Mélanie Thierry.

 

 

Vos commentaires

Et le Largo dans tout ça ??? (personnellement je ne lis aucune BD) mais le film est tonique, bien mené, pratiquement tout le temps crédible (donc ni James Bond, ni mission impossible qui à mon goût s'essoufflent au cours des années) et en cette période de crise financière sympa détendant.

Philippe et Brigitte A-M, le 22 décembre 2008

 

On ne croit jamais une seconde à ce qu'on voit, l'action n'est pas spectaculaire et ce n’est même pas distrayant. Pénible adaptation de la BD.

Dominique P. le 8 janvier 2009

 

L'acteur principal est parfait et atypique, le scénario se suit agréablement avec quelques suspenses, l'intrigue n'est que l'histoire et l'arrivée de Largo! Les cascades et scènes d'actions sont bâclées par des jeux de caméras obstruant le réalisme et parfois trop éloignées des scènes. James Bond n'est pas mieux, mais les deux ne sont pas comparables, le style est différent, un moment moyennement bien ce sera leur seul point commun !

Pierre L. 12 janvier 2009

 

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