Et voilà, Pixar a encore
frappé. Après Wall-E, où l’on sentait à
la fois toute la puissance créatrice des concepteurs et leur
désir de s’amuser, le studio génial propose une
histoire aux thèmes complexes, avec des personnages certes
très américains, des laissés pour compte qui
tentent d’aller au bout de leurs rêves, mais dont les
itinéraires se révèlent surprenants et ne suivant
pas toujours les chemins balisés d’un tel scénario.
Le couple amoureux composé du petit garçon qui ne parle
pas beaucoup et de la petite fille pétulante et pétillante,
devenus maris et femmes, est absolument réjouissant, délicieux,
mêlant drôlerie des opposés, tendresse à
craquer, perte progressive des illusions sans que leur amour en soit
remis en cause : là, pour le coup, la crédibilité
est douteuse, mais le cinéma doit tout permettre, ou presque…
Ce couple-là aurait pu faire l’objet d’un long-métrage
à lui tout seul, leur histoire ramassée en cinq minutes
en guise de prologue est un véritable bijou.
L’autre couple, formé par l’amoureux devenu veuf,
et un petit garçon solitaire dont on ne saura finalement pas
grand-chose est encore plus intéressant. Le rapport filial
est au centre de la relation, bien sûr, mais pas seulement.
Ce sont des êtres fermés lorsqu’ils se rencontrent,
l’un n’espérant plus rien de la vie, l’autre
s’étant forgé très tôt une carapace
face aux aléas de la vie et aux manques familiaux.
Les autres personnages, malgré leur exubérance, leur
folie douce ou dévastatrice, paraissent irréels, sans
doute volontairement, et ont de ce fait un intérêt un
peu plus limité. De même, la fin des aventures, à
grand renfort de morceaux de bravoure, attaque de zeppelin, sauvetage
en plein ciel, combats en tout genre, poursuites échevelées,
a un côté convenu et semble céder à des
impératifs Disney, mais on ne peut que se rendre à l’évidence,
au royaume florissant du film d’animation, Pixar est au sommet,
là-haut, très haut.