La forme l'emporte sur le fond,
c'est sûr. Mais il faut bien dire que l'image est superbe,
créant une ambiance électrique et électrisante
ou au contraire extrêmement contemplative, quelque chose entre
In the mood for love et Blade Runner. Le récit
est parfois chaotique ou tend vers l'abstraction, et il arrive que
l'on soit perdu entre tous ceux qui poursuivent ou simplement recherchent
le personnage principal, flics, membres de gangs ennemis, amis et
faux-amis… Mais ici, au contraire des Siffleurs
(les deux films, en plus d'être sortis au même moment,
ont de drôles de similitudes), l'histoire retombe sur ses
pieds, l'aspect visuel très singulier ne dessert pas l'intrigue
et malgré quelques longueurs, la course poursuite sans fin
est plutôt prenante. Il reste en fin de projection de nombreuses
images saisissantes, poétiques, mais aussi une certaine complaisance
pour une violence parfois gratuite (que n'a-t-on pas dit sur les
parapluies "made in China" et leur fragilité ?
il en est un, dans le film, extraordinairement solide et encore
en état de marche après une utilisation… surprenante).