Le labyrinthe du silence

Giulio Ricciarelli

L'histoire

Allemagne 1958 : un jeune procureur découvre des pièces essentielles permettant l’ouverture d’un procès contre d’anciens SS ayant servi à Auschwitz. Mais il doit faire face à de nombreuses hostilités dans cette Allemagne d’après-guerre. Déterminé, il fera tout pour que les allemands ne fuient pas leur passé.

Avec

Alexander Fehling, André Szymanski, Friederike Becht, Gert Voss, Johann von Bülow, Johannes Krisch

Sorti

le 29 avril 2015


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Lourd dossier

 

Cinématographiquement sans intérêt ou presque, ce labyrinthe, malgré son nom, fait pas mal de bruit, et pèse parfois des tonnes. Film dossier, exposant avec clarté un épineux problème historique et social mais aussi existentiel, à l'échelle d'un pays. Comment se reconstruire après un traumatisme, lorsque toute une partie de soi-même ignore volontairement ce qui a pu se passer ? Pour un homme seul, c'est déjà bien compliqué, et certainement voué à l'échec, le refoulement finit toujours par se retourner contre son auteur et la reconstruction est alors d'autant plus difficile. Mais pour une population dont une partie est accusée de génocide et qui veut enterrer les errances de ceux qui ont perpétré les exactions, c'est non seulement une façon de commettre à nouveau le crime en voulant l'oublier, mais aussi une attitude contre-productive pour retrouver sa conscience humaine collective.
Le récit parle de tout cela, au travers de quelques personnages bien choisis, plus ou moins inspirés par la réalité, un procureur trop jeune pour avoir participé aux actions des nazis, un autre beaucoup plus âgé et qui en fut la victime, un journaliste très investi dans la recherche des criminels et dont on se demande ce qui le rend aussi virulent, quelques anciens nazis, bouchers de camps, noyés dans la population et devenus honnêtes citoyens, une jeune femme pure qui veut aller de l'avant sans s'encombrer du passé... Tout cela est à la fois plutôt bien vu et très allégorique, une succession de clichés historiques, le plus souvent basés sur des faits réels, mais qui paraissent tout de même bien lourds et redondants. Les acteurs semblent investis, l'histoire ménage le suspense, la mise en scène terriblement classique appuie le trait sans beaucoup de nuances. Mais sans doute n'y en a-t-il pas besoin ?

Vos commentaires pour ce film

Seul le réalisateur est italien, le sujet traité, les lieux, la langue et les acteurs sont allemands.
Ce film très classique est à voir ne serait-ce que pour ce qu’il raconte. Comme dans Selma le sujet est traité avec force, intelligence et sensibilité.
Nous suivons, de 1958 à 1963, un jeune procureur de Francfort, aidé d’un journaliste et sous la protection d’un homme juste, qui instruit le dossier de ce qui sera le procès des SS du camps d’Auschwitz par les allemands eux-mêmes. Une page d’histoire racontée comme une enquête haletante avec toute la finesse que demande ce type de sujet pour ne pas devenir plombant.
Très juste, très émouvant ce film ne plonge jamais dans le lacrymal.
L’ambiguïté du sujet est très bien montrée par des acteurs principaux ou secondaires qui sont tous excellents. Mentions spéciales au héros qui est un jeune James Stewart germanique et à sa fiancée, une brune piquante pleine de répondant.

Isabelle E-C, le 2 mai 2015

 

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