La rumeur médiatique autour
du film aurait tendance à le faire passer pour un petit bijou
politiquement incorrect, furieusement iconoclaste, si l’on accepte
de considérer les super héros comme des images révérées
de la culture américaine.
L’intention du réalisateur est probablement de cet ordre.
Mais l’adolescent, personnage central, même pas boutonneux,
même pas laid et pas non plus d’un charme ravageur, est
donc d’une banalité affligeante, n’attire pas la
caméra et n’a pas un jeu hypnotisant, loin s’en
faut. Comme ses dialogues n’ont rien de percutant, on se rabat
alors sur les personnages secondaires. La petite fille, jouée
par Chloé Moretz, est pleine d’énergie, capable
d’une extrême violence et dotée d’un vocabulaire
aussi fleuri qu’un jardin tropical. Son père (Nicolas
Cage), véritable vrai faux super héros, est non seulement
drôle mais il porte en lui suffisamment d’ambiguîtés
pour que l’on regrette que le film ne soit pas centré
sur lui. Au lieu de cela, le récit s’intéresse
aux errements somme toute assez classiques d’un adolescent quine
pense qu’à une chose (et on le comprend), comment sortir
avec une fille… Cette quête n’est pas, loin de là,
"politiquement incorrecte". Ce qui l’est un peu plus,
c’est la vraie violence, les coups portés, le sang qui
gicle, les morts à la pelle. Dans un film de super héros
ordinaire, il semble que les combats ne soient pas aussi crus. Mais
au final, le divertissement est assez décevant, bien loin du
bijou annoncé.