C’est l’anti-amours
imaginaires… Sorti au même moment, parlant d’amour
entre les jeunes (de sexe, plutôt), avec une ambiance visuelle
et sonore marquée et qui se veut marquante, évoquant
l’échelle de Kinsey, difficile de ne pas penser au chef
d’œuvre de Xavier Dolan en subissant ce grand fatras d’images
et de sons… Sauf que l’univers de ce Kaboom est d’une
laideur électrique repoussante, irritante, débilitante.
Vomi et déjections diverses, couleurs criardes et effets brillants
tout droit sortis des années 90, transitions hideuses qu’on
ne trouve même plus dans les plus mauvais logiciels de montage
vidéo, cadrages faussement bizarres et en réalité
issus d’une esthétique télévisuelle immonde,
tout est affreux… ne serait-ce pas du second degré ?
mais pour quelle raison ? faire rire ? provoquer ? Il y a effectivement
quelques éclats dans la salle, mais finalement pas tant que
ça. Bien sûr les acteurs (et actrices) sont très
jolis, agréables à regarder (les yeux verts de Haley
Bennett, quand leur couleur n’est pas trafiquée, ont
un petit charme) mais ils sont loin de rattraper l’ineptie complète
du scénario, qui démarre comme dans un film de teenagers
ne pensant qu’au sexe (on a déjà vu ça,
c’est véritablement sans intérêt et même
pas drôle) puis sans prévenir tourne au thriller fantastique,
avec pouvoirs surnaturels, sectes en folie et complot pour détruire
le monde… Le récit tente d’aller à cent
à l’heure mais tout est tellement décortiqué
(comme dans une série de romans de la bibliothèque rose…)
que tout devient lourd, très lourd, insistant, interminable.
L’ensemble est baigné, noyé dans une mélasse
musicale, une sorte de soupe vaguement rock, un peu new age mais surtout
très nulle.
A l’explosion finale, on se dit, chouette !… c’est
enfin terminé…