Jusqu'ici tout va bien

Mohamed Hamidi

L'histoire

Fred Bartel est le charismatique patron d’une agence de communication parisienne branchée, Happy Few. Après un contrôle fiscal houleux, il est contraint par l’administration de délocaliser du jour au lendemain son entreprise à La Courneuve. Fred et son équipe y font la rencontre de Samy, un jeune de banlieue qui va vite se proposer pour leur apprendre les règles et usages à adopter dans ce nouvel environnement.

Avec

Gilles Lellouche, Malik Bentalha, Sabrina Ouazani, Camille Lou, Anne-Elisabeth Blateau, Loïc Legendre, Hugo Becker, Karim Belkhadra

Sorti

le 27 février 2019


La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Comédie sans ombres

 

Quel est vraiment le souhait du réalisateur ? Montrer une certaine réalité sans plomber les spectateurs ? Faire rire avec des recettes éculées mais remises dans un contexte un peu inattendu ? Jouer avec les clichés pour mieux les torpiller ? Qu'importe, pourvu que cela fasse son effet… Quelques sourires plus tard (des rires, pas vraiment, ou alors pas souvent, rares en somme), le bilan est maigre : tout le monde ou presque est finalement gentil et poli, y compris les gros trafiquants de drogue (gros par leur propre volume, pas par leurs affaires) ; l'entrepreneur joué par Lellouche a changé, son fils aussi et bien sûr c'est en mieux ; les a priori se sont fait tailler en pièces mais c'était tellement prévisible que cela ne surprend personne. Ce qui éclate à la figure, c'est la paresse générale qui suinte du film : un scénario ultra codifié et sans aucun véritable accroc puisque tout s'arrange, tout le temps ; une façon de filmer (peut-on appeler cela une mise en scène ?) plate et sans une once d'imagination ; des personnages sans ambiguïtés qu'on a déjà vus ailleurs des dizaines de fois ; un manque criant de crédibilité parce qu'il n'y a jamais, absolument jamais le moindre sentiment de désespérance, tout est englué dans cette volonté absolue d'adoucir, de faire rire, de fuir la grisaille. Et la grisaille, elle fait partie de la vie, de ces vies prétendument montrées. Impossible de passer à côté. La comédie est sans saveurs quand elle efface le sombre.
Le titre fait peut-être référence à un autre film qui se passait lui aussi en banlieue, "La haine", de Kassovitz, mille fois plus percutant, basé sur un contexte très noir et qui pourtant se permettait des éclats de comédie. Entre les deux films, c'est un gouffre.

Vos commentaires pour ce film

Gilles Lelouche en PDG stressé est combatif,
Malik Bentalha le jeune qui a envi de s’en sortir est nature.
Les clichés subsistent, (surdiplômé, délit de faciès) de façon subtile.
Funky ou rap la musique est bonne,
On sourit souvent, mais on ne rit jamais de ces petites farces pas honteuses mais pas vraiment emballantes.
Une belle petite histoire avec une fin Happy.


Dominique P, le 13 mars 2019

 

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