Sam Raimi joue le jeu de la série
B, pratiquement sans ajouts dus à l’époque. Les
ingrédients sont classiques : une jeune femme pure et légèrement
égocentrique aux prises avec un esprit malfaisant réveillé
par une jeteuse de sorts, évoluant dans un scénario
bien balisé, n’inspirant pas franchement de frayeurs,
tant les ficelles sont grosses. La mise en scène aligne les
poncifs du genre, jusqu’à la caricature, portes claquées
ou grinçantes, brise annonciatrice d’un déferlement
de violence, effets de contrastes sonores ou visuels pour transformer
le spectateur en boule de stress… Bien sûr, tout cela
n’est qu’une mascarade qui ne se prend donc pas au sérieux,
et c’est parfois drôle, à la limite de la parodie.
Certains y ont vu une allusion au monde financier, dont le mépris
sera un jour puni, symbolisé par l’héroïne,
banquière qui refuse un prêt à une vieille femme
menacée d’expulsion. Un tel parallèle semble un
peu forcé, donnant une autre dimension à un film qui
reste un honnête produit, une distraction pour adolescents heureux
de se faire peur pour de faux, afin de mieux se réconforter
par la suite…
