Viggo Mortensen s'essaye au western
et introduit une femme au centre de son histoire. Malmenée
par la vie et peu aidée par les hommes qui l'entourent, de
son père à son mari, en passant par l'obscur et ignoble
crétin qui la violente.
L'intention est louable, redonner une place à la femme dans
un univers traditionnellement masculin n'est pas si courant, et
celle-ci est le plus souvent victime ou prostituée, ou source
de tensions entre cowboys testostéronés et armés
de haut en bas.
Le scénario de Mortensen ne brille pas par son originalité,
si ce n'est sa structure, chronologiquement éclatée
(plutôt efficace, cette incessante successions de flash-backs,
mais ayant tendance à masquer artificiellement la triste
banalité des événements). Les personnages et
les situations sont des stéréotypes, et il n'y a donc
guère de surprises tout au long de ce récit classique,
manquant de subtilité et expédiant un peu trop vite
quelques thèmes qui auraient pu être mieux traités
: la paternité, la situation d'étranger, la banalisation
de la violence.
Mortensen semble s'inscrire dans une tradition du western sombre,
son film aurait pu être l'œuvre d'un Clint Eastwood au
mieux de sa forme, mais il reste trop basique pour bousculer le
spectateur.