Le monde est simple. Il y a les
gentils, on les reconnaît assez facilement parce qu'ils sont
intelligents, beaux, souriants, blagueurs et gentils avec les enfants…
Et les méchants, souriants aussi mais crispés, et
tout de suite ça se voit, ils ont un air coincé, ou
cupide. D'ailleurs, ils aiment l'argent. Et c'est pas bien, l'argent.
Ça fait faire des choses affreuses, comme tuer, voler, trahir,
ricaner devant quelqu'un en difficulté. Si, si, tout ça.
Il y a aussi les dinos. Des braves bébêtes qui se font
écraser et/ou bouffer par d'autres bébêtes plus
grosses qu'elles, qui se font emprisonner pour être vendues
comme armes (question crédibilité, c'est affligeant).
Vendues par des méchants à d'autres méchants.
Mais bon, tout va bien, les méchants (enfin, les plus méchants)
se font eux aussi bouffer et/ou écraser, etc. Si ça
pouvait être comme ça dans la vraie vie, ce serait
formidable. Vous imaginez, Trump, Dassault, Weinstein, écrasés
ou bouffés par des dinos ? Oui mais la vraie vie, c'est pas
du cinéma. Là, question cinéma, c'est une recette
éprouvée, avec un scénario sur-pompé
sur les épisodes précédents, des personnages
sans intérêt, des effets spéciaux pharaoniques
(comme si les dinos ne suffisaient pas, on a rajouté une
éruption volcanique assez formidable : elle se calme dès
que les personnages ont besoin d'échanger un peu plus que
les traditionnels ahhh, cours, attention derrière
et autres argh d'usage) et beaucoup de bruit sauf quand
un dino est dans un endroit sombre et que des humains tentent de
se cacher. Si vous venez dans le cinéma pour dormir un peu,
ce sont à peu près les seuls moments où il
y a un peu de calme, profitez-en bien. Le décor dans la deuxième
partie innove légèrement, une sorte de manoir avec
petite fille intégrée (c'est à peu près
tout ce qu'a pu apporter le réalisateur), mais ça
n'est pas vraiment exploité.
Bref, tout cela est parfaitement dispensable, mais parfois, on a
besoin de poser son cerveau fatigué à l'entrée
d'un cinéma. Pour une fin de mois de juin explosée,
il y avait peut-être mieux, mais ceci a fait l'affaire.