Elle est terrible, la vie des
employées de maison, en ce début de vingtième
siècle. Même si Benoît Jacquot aime donner une
couleur contemporaine à ses films d'époque, particulièrement
dans la façon dont les acteurs s'expriment, les décors,
les costumes, la photographie, les cadrages donnent une impression
de grande élégance, c'est un film "en costumes"
qui s'assume tel quel, avec une Léa Seydoux plutôt
agréable à regarder, malgré sa moue presque
continuelle. Et sous l'élégance, il y a une grande
cruauté des rapports, un esclavage qui ne dit pas son nom,
une autorité effarante et une soumission qui ne l'est pas
moins. Ce contexte social et historique posé, le récit
peut se dérouler. Et malheureusement, il ne crée pas
d'émotions. Célestine est un personnage un peu froid,
il est difficile d'avoir de l'empathie pour elle. Le couple qu'elle
finit par faire naître avec le jardinier n'est pas très
crédible, on ne ressent pas grand-chose, ni fascination,
ni attirance irrépressible.
Vincent Lindon fait le bourru, c'est un peu du déjà
vu.
Lui et Léa Seydoux sont parfois inaudibles, c'est un peu
gênant.
Vincent Lacoste est très, très mauvais, certes dans
un petit rôle mais essentiel pour la construction du personnage
principal. C'est un peu dommage.
Les autres acteurs, venant principalement du théâtre,
semblent plus investis et leurs personnages plus intéressants.
C'est un peu étonnant.
Après Renoir et Bunuel, Jacquot fait son propre journal d'une
femme de chambre, et il faut bien dire que c'est un peu décevant.