Comme sans titre ne l'indique
pas, cette fantaisie rêveuse se passe à Lisbonne. Une
capitale portugaise absolument pas touristique, pas d'Alfama, pas
de Bélem, pas de tramways... mais des quartiers modernes
et sans âme, où le béton semble écrasé
par le soleil. Dans cet univers sans charme évoluent deux
filles qui s'ennuient, considérablement. Elles ont seize
ans, un peu plus ou un peu moins, et passent une grande partie de
leur été là, dans des appartements, sur des
balcons, devant des écrans de télé. Souvent
elles sortent, se retrouvent dans les ascenseurs, dans les rues,
dans un vague square, et parlent de tout et de rien (surtout de
rien). Elles fréquentent parfois quelques garçons
sans consistance qui semblent sortis de nulle part. C'est d'un ennui
mortel et c'est la sieste assurée si les fauteuils du cinéma
sont confortables.
Puis un homme vient, il n'est ni beau, ni jeune, il n'a pour seul
avantage que celui d'être nouveau dans le quartier. L'une
des filles commence à fantasmer sur une relation possible.
Le récit bascule alors dans un onirisme ringard, anecdotique,
se voulant sans doute poétique, et baignant dans le ridicule
le plus souvent. C'est moins ennuyeux, mais très consternant.
Surnagent de tout cela quelques images, quelques idées, mais
ce qui reste, c'est l'impression d'être face à un film
d'un autre âge, vaguement d'avant-garde (mais du coup, d'une
avant-garde passéiste… vous voyez ?), où le
manque de moyens se voit cruellement.