Je suis **

Emmanuel Finkiel

L'histoire

Comment se remet-on d’un accident vasculaire cérébral ? Durant plusieurs mois, Emmanuel Finkiel a filmé le combat quotidien de trois patients, de leur famille et du personnel soignant au sein d’un centre de rééducation.

Documentaire


Sorti

le 11 avril 2012

La fiche allociné

 

 

La critique d'al 1

Retrouver sa conscience perdue

 

Certains documentaires rendent compte de ce qui anime les humains de telle façon qu'ils distillent une émotion terrible, comparable à celle qui est procurée par la fiction, et même, parfois, bien supérieure. Il en est ainsi de ce "Je suis", qui accompagne pendant plusieurs mois trois patients victimes d'un accident vasculaire cérébral. La caméra ne quitte jamais le centre de rééducation où ils sont soignés, créant ainsi une unité de lieu mais où le temps –celui qui passe, celui qu'il fait- imprime sa dimension à la fois inéluctable mais aussi pleine d'espoir : deux des trois patients progressent dans la recouvrance de leur propre conscience.
Ces trois-là sont filmés par Emmanuel Finkiel avec un respect et une délicatesse extrêmes, et malgré les gros plans, malgré les pleurs et les joies, il n'y a aucun pathos, aucun apitoiement. Les visages et les corps sont montrés tels quels, et parfois on peut être touché jusqu'à la douleur, parce qu'il s'agit d'humains meurtris dans ce qu'ils ont de plus précieux, de plus personnel… néanmoins l'ensemble n'est pas sombre, il s'éclaire progressivement et la lumière vient de l'intérieur, elle s'exprime par un sourire, par un mot retrouvé, par un éclair dans le regard…
Les propres évolutions des trois patients et les différences de pathologies en font de véritables personnages de cinéma. Les familles (parents, conjoints, enfants) et les membres du personnel soignant (rééducateurs, psychologues, orthophonistes,…) jouent sans jouer leurs rôles de personnages secondaires. Les ellipses, les magnifiques images servant de plans de coupe et les ambiances sonores emmènent l'ensemble à la lisière d'une possible fiction poétique et puis le réel revient et la vie, la vraie vie de ces gens qui pourraient être nous-mêmes nous frappe, nous bouleverse.
On en sort différents, avec l'envie de profiter de chaque moment de notre existence, avec la conscience de nos sentiments si aiguë, si complexe… On est aussi profondément admiratif de ceux qui entourent les patients, familles ou soignants, et on peut se retrouver avec une envie évidente de changer de métier, pour enfin être véritablement utile…

 

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